SpaceX a franchi une étape décisive dans son projet de réutilisation de ses lanceurs spatiaux. Le dimanche 8 octobre, l’entreprise dirigée par Elon Musk a réalisé une manœuvre impressionnante en récupérant pour la première fois le premier étage de sa fusée Starship, le Super Heavy.
Ce succès a été salué comme un tournant vers la réutilisation complète de ce lanceur, conçu pour faciliter les voyages spatiaux à un coût réduit.
Une prouesse technologique
La manœuvre s’est déroulée lors d’un vol d’essai de neuf minutes depuis la base spatiale de Starbase, située dans le sud du Texas.
Après avoir propulsé le vaisseau Starship vers l’espace grâce à ses 33 moteurs, le premier étage Super Heavy s’est séparé et est revenu sur le pas de tir.
Contrairement aux essais précédents où le booster finissait sa course dans la mer, SpaceX a cette fois réussi à le rattraper grâce à “Mechazilla”, un dispositif de bras mécaniques surnommé “les baguettes”, conçu pour immobiliser le lanceur en toute sécurité.
Cet exploit représente une avancée majeure pour SpaceX, qui vise à récupérer et réutiliser non seulement le booster, mais aussi le vaisseau Starship, réduisant ainsi considérablement les coûts liés aux lancements.
Une telle stratégie permettrait de lancer des missions plus fréquentes, plus rapidement et à des prix plus abordables. Cela constitue également un jalon important pour les ambitions spatiales à long terme de l’entreprise.
Les ambitions martiennes d’Elon Musk
Elon Musk a toujours affiché son ambition d’utiliser Starship pour la colonisation de Mars. Le développement du vaisseau est donc suivi de près par les passionnés de l’espace, mais aussi par la NASA, qui a choisi Starship pour ramener des astronautes sur la Lune dans le cadre du programme Artemis.
Le vaisseau Starship, perché sur le Super Heavy, mesure 120 mètres de haut, ce qui en fait le lanceur le plus grand et le plus puissant du monde.
Le succès du test de récupération du Super Heavy renforce la crédibilité du projet de SpaceX, qui repose en grande partie sur la réutilisation intégrale des étages de la fusée.
Les défis techniques et réglementaires
Cependant, ce développement fulgurant n’a pas été sans défis. Les ingénieurs de SpaceX ont passé des années à préparer cette tentative de récupération, consacrant des dizaines de milliers d’heures à la conception de l’infrastructure nécessaire.
De plus, la société a dû résoudre des problèmes techniques importants, notamment en révisant le bouclier thermique de Starship après un incident survenu lors d’un précédent vol d’essai.
Malgré ses succès, SpaceX est également confrontée à des obstacles réglementaires. L’entreprise a récemment critiqué la lenteur du régulateur américain de l’aviation (FAA) dans la délivrance des autorisations de vol, jugeant que les procédures administratives freinaient ses progrès technologiques.
Elon Musk n’a pas hésité à exprimer publiquement son mécontentement, appelant même à la démission du dirigeant de la FAA.
Les controverses environnementales
SpaceX doit également faire face à des critiques concernant son impact environnemental. Chaque lancement de Starship s’accompagne d’un déluge d’eau destiné à atténuer les vibrations acoustiques générées par l’allumage des moteurs, une mesure ajoutée après qu’un test en avril 2023 a causé des dégâts considérables sur le pas de tir.
Cette pratique est cependant vivement critiquée par des associations environnementales, qui dénoncent les effets néfastes des opérations de SpaceX sur la faune locale, notamment parce que la base spatiale est située à proximité d’une réserve protégée.
Malgré ces controverses, SpaceX continue de progresser à un rythme soutenu, avec des objectifs clairs de réutilisation de ses lanceurs et de colonisation de Mars. Le succès de la récupération du Super Heavy marque ainsi un pas de plus vers la réalisation de ces ambitions.
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