L’entrée de l’ex-président sénégalais Macky Sall au sein de la prestigieuse Fondation Mo Ibrahim a provoqué une vive polémique. Si cette institution se réjouit de collaborer avec des figures internationales comme Josep Borrell, Moussa Faki Mahamat ou Mark Malloch-Brown, la nomination de Macky Sall a soulevé des protestations massives.
Le 11 avril, soixante-quatre intellectuels et enseignants-chercheurs sénégalais ont signé une tribune dans laquelle ils dénoncent un « passif démocratique accablant », et estiment que sa désignation au sein de la Fondation est en totale contradiction avec les valeurs qu’elle prétend défendre.
Les signataires de la tribune pointent notamment la tentative avortée de report de l’élection présidentielle de 2024, jugée illégale par le Conseil constitutionnel, ainsi que les violations des droits et des libertés durant ses deux mandats à la tête du Sénégal.
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Selon eux, la nomination de Macky Sall pourrait être vue comme une forme de légitimation d’une gouvernance autoritaire et répressive, alors que la démocratie sénégalaise reste fragilisée par ses dérives.
Cette situation soulève un débat fondamental sur les critères d’exemplarité et d’intégrité dans l’évaluation du leadership africain.
Alors que la Fondation a choisi de ne pas répondre aux critiques, son silence alimente l’incompréhension, notamment sur la façon dont certains dirigeants africains sont évalués, indépendamment de leurs zones d’ombre politiques.
Pour de nombreux intellectuels sénégalais, la réponse est sans équivoque : l’intégrité d’un dirigeant ne doit pas être sujette à compromis, et il est impératif de remettre en question l’inclusion de figures controversées dans des institutions censées incarner des valeurs démocratiques.
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