Le Mali, souvent présenté comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest après le renversement du régime du général Moussa Traoré en 1991, pourrait être sur le point de prendre un virage historique.
En effet, les autorités de la transition envisagent sérieusement la dissolution des partis politiques, une décision qui suscite de vives inquiétudes au sein de la classe politique et de la société civile.
Et pour cause, la révolution de 1991 avait permis l’émergence du pluralisme politique, avec des associations devenues des partis influents, tels que le CNID Faso Yiriwa Ton et l’Adema Pasj. Cette transition démocratique a porté Alpha Oumar Konaré au pouvoir en 1992, premier président élu démocratiquement.
Cependant, en trois décennies, le Mali a subi deux coups d’État (2012 et en 2020) qui ont plongé le pays dans une crise sociopolitique et sécuritaire profonde. Ces événements ont fragilisé la démocratie et suscite un mécontentement croissant envers la classe politique.
LIRE AUSSI : Crise diplomatique Algérie-Mali : Bamako ferme à son tour son espace aérien et durcit le ton
Ainsi, les autorités actuelles de la transition, soutenues par une partie de la population, imputent les échecs de la démocratie aux partis politiques. Une consultation des forces vives de la nation est en cours pour décider de leur sort.
Pour Sidi Touré, responsable de communication du Parena, l’objectif des autorités est clair, « c’est la dissolution pure et simple des partis ». Il suggère néanmoins une autre voie : réduire le nombre de partis sur la base de leur représentativité dans les institutions.
En avril 2024, les activités politiques avaient déjà été suspendues pendant trois mois, un signe avant-coureur de mesures plus radicales.
Alors que le Mali s’apprête à prendre une décision cruciale, la question reste en suspens : ce choix renforcera-t-il la stabilité, ou risque-t-il d’enterrer définitivement l’héritage démocratique du pays ?
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
Views: 141