Dans un contexte régional marqué par des tensions croissantes, le président de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, a relancé le débat sur la présence militaire étrangère en Afrique de l’Ouest. Lors d’une interview accordée à la RTN, il a accusé la Guinée d’héberger des forces spéciales françaises dans le cadre d’une stratégie visant à déstabiliser le Niger et l’Alliance des États du Sahel (AES).
Ces accusations s’inscrivent dans une dénonciation plus large des manœuvres attribuées à la France, avec la complicité présumée d’autres pays africains, notamment le Bénin et le Nigeria.
Les accusations de Niamey
Le général Tiani a affirmé que les forces spéciales françaises, en cours de redéploiement depuis leur départ du Niger, seraient désormais présentes en Guinée, mais également au Bénin. Selon lui, ce repositionnement servirait à maintenir l’influence française dans la région et à contrecarrer les ambitions de souveraineté affichées par l’AES.
Depuis le coup d’État qui l’a porté au pouvoir, le régime de transition au Niger a multiplié les accusations contre Paris, qualifiant la France de « force néocoloniale » cherchant à miner la stabilité des régimes africains en rupture avec elle.
La Guinée contre-attaque
Face à ces déclarations, les autorités guinéennes ont rapidement réagi, rejetant catégoriquement toute présence militaire étrangère sur leur sol. Dès le 1er novembre 2024, le général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence, avait déjà réfuté des rumeurs similaires. Dans un communiqué, il déclarait : « Il n’existe nulle part sur le territoire guinéen, de 1958 à 2024, une seule portion de notre territoire où se trouve un soldat étranger. »
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Ces propos ont été réitérés par le ministre de la Défense, le général Aboubacar Sidiki Camara, lors d’une récente intervention sur la RTG. « Il n’y a pas de base militaire étrangère en Guinée, et je ne suis au courant d’aucune démarche en ce sens », a-t-il martelé, mettant en garde contre toute tentative de désinformation.
Un contexte explosif
Ces échanges tendus interviennent dans une région où les relations entre les États sont déjà fragilisées par les récents coups d’État et la montée des discours anti-occidentaux. Pour certains observateurs, les accusations de Niamey pourraient être une tentative de galvaniser l’opinion publique en détournant l’attention des défis internes du Niger, notamment économiques et sécuritaires.
La Guinée, dirigée par la transition militaire du colonel Mamadi Doumbouya, s’est pour sa part positionnée comme un pays refusant toute ingérence étrangère, en particulier sur les questions de sécurité. Cette posture alimente toutefois des spéculations, notamment en raison du silence de Conakry sur sa participation aux alliances régionales telles que l’AES ou la CEDEAO
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