L’ancien putschiste et ex-président guinéen, Moussa Dadis Camara, gracié fin mars 2025 par le général Mamadi Doumbouya, aurait quitté la Guinée à destination du Maroc ce week-end, selon des informations non confirmées officiellement.
Selon un proche de l’ex-dirigeant, l’ex-président se serait rendu au royaume chérifien pour y effectuer des « examens médicaux », bien que Rabat et Conakry n’aient pas confirmé ces détails.
L’information a été rapportée par Jacques Lamah, un membre de la famille de Moussa Dadis Camara, qui a précisé que l’ancien dirigeant avait quitté la capitale guinéenne dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 avril, à 2 heures du matin.
« Il va au Maroc pour des examens médicaux et éventuellement des soins. Il reviendra au pays après ses examens et traitements », a déclaré Lamah. Cependant, des avocats de Camara ont affirmé ne pas être informés de ce départ vers le Maroc.
La grâce accordée à Moussa Dadis Camara par le président de la transition, Mamadi Doumbouya, a choqué de nombreuses organisations de défense des droits humains.
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Ancien chef de la junte militaire, Camara avait été condamné en juillet 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité à l’issue du procès historique sur le massacre du 28 septembre 2009, où il avait ordonné la répression sanglante d’une manifestation d’opposants politiques dans le plus grand stade de Conakry.
Ce massacre avait fait au moins 156 morts, selon une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. En outre, plus de 100 femmes avaient été violées lors de cette répression brutale. Malgré ces atrocités, la décision de Doumbouya d’accorder la grâce à Camara a été vivement critiquée par les victimes et les organisations des droits humains.
Si la grâce a été saluée par certains de ses partisans, en particulier dans sa région natale de Guinée forestière, elle a provoqué l’indignation parmi les victimes du massacre et les organisations ayant participé au procès.
La Fédération internationale des droits de l’Homme et d’autres groupes de défense des droits ont exprimé leurs craintes et leur colère face à cette décision qualifiée de message de tolérance à l’impunité pour les crimes commis pendant son régime.
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