De retour à la Maison-Blanche, Donald Trump, devenu le 47e président des États-Unis après avoir prêté serment ce 20 janvier 2025, a annoncé son intention d’expulser 13 millions de personnes en séjour irrégulier.
À la veille de sa prise de fonction, le dimanche 19 janvier, Donald Trump a déclaré devant ses partisans qu’il mettrait fin à ce qu’il qualifie d’« invasion » liée à l’immigration clandestine.
Il a également promis que les opérations de rafles commenceraient dès le mardi 21 janvier, avec le soutien massif de l’armée. « Dès que j’aurai prêté serment, je lancerai le plus grand programme d’expulsions de l’histoire des États-Unis », avait-il martelé lors de sa campagne.
Selon le Wall Street Journal, le président envisage de déclarer l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique pour mobiliser davantage de ressources. Certains élus républicains estiment que cette mesure permettra de renforcer le contrôle de cette zone particulièrement sensible. La ville de Chicago, considérée comme un « sanctuaire » pour de nombreux migrants, est notamment ciblée par cette initiative.
Pour cette opération, les autorités auraient déjà mobilisé les documents administratifs et les équipements nécessaires : mandats, garde des enfants, caméras de surveillance, entre autres.
Cependant, tous les Américains ne soutiennent pas cette politique. Dans ce pays cosmopolite, plusieurs autorités locales ont ouvertement exprimé leur refus de coopérer avec le gouvernement fédéral en matière d’expulsions.
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L’impact économique de l’immigration
L’expulsion massive d’immigrants pourrait avoir des conséquences significatives sur l’économie américaine, avertit Tarek Hassan, professeur d’économie à l’Université de Boston.
« Si nous devions expulser tous les immigrants, cela entraînerait une réduction du PIB par habitant de 5 % à 10 %. La richesse par habitant diminuerait, et le PIB total chuterait considérablement en raison de la diminution de la population active », explique-t-il.
Selon ses recherches, l’immigration joue un rôle clé dans l’innovation, un moteur essentiel de la productivité économique. « L’immigration stimule la capacité d’innovation globale de l’économie américaine et ne se limite pas à un secteur particulier », ajoute-t-il.
Les données confirment également l’importance des immigrants dans le marché du travail américain. Bien qu’ils représentent environ 14 % de la population totale, ils constituent près de 19 % de la main-d’œuvre, soit environ 31 millions de travailleurs, selon le Bureau of Labor Statistics. En outre, leur taux de participation au marché du travail est supérieur à celui des citoyens nés aux États-Unis.
Le Congressional Budget Office prévoit qu’entre 2022 et 2034, environ 91 % des immigrants âgés de 16 ans et plus arrivant aux États-Unis auront moins de 55 ans, contre seulement 62 % pour l’ensemble de la population adulte.
Certains secteurs économiques, notamment l’agriculture, sont particulièrement dépendants de la main-d’œuvre immigrée. D’après une enquête nationale menée par le ministère américain du Travail, 70 % des travailleurs agricoles sont des immigrants, dont une grande partie est en situation irrégulière.
Cette politique d’expulsions massives, si elle est mise en œuvre, pourrait donc provoquer des bouleversements sociaux et économiques majeurs, tout en suscitant de vifs débats au sein de la société américaine.
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