Dans le procès en cours impliquant Olivier Boko, Oswald Homeky, Hugues Adjigbekoun et Corneille Gbaguidi, les stratégies controversées adoptées par les avocats de la défense ont créé des tensions inédites. Tandis que la juridiction affirme son engagement pour un procès équitable, les incidents à répétition mettent à l’épreuve les principes fondamentaux de l’impartialité et de la continuité des débats.
Un désir affiché d’un procès équilibré
Lors de l’audience de confirmation des charges, étape obligatoire avant l’audience proprement dite, la juridiction a clairement exprimé sa volonté de garantir un procès équilibré. Elle a affirmé son engagement à écouter toutes les parties et à offrir aux accusés les moyens nécessaires pour exercer leur droit de défense dans un cadre serein et respectueux des lois en vigueur.
Cependant, cette volonté d’équité n’a pas trouvé d’écho favorable chez les accusés et leurs avocats. Dès l’ouverture de l’audience, le 21 janvier 2025, ces derniers ont annoncé leur déconstitution, une démarche soutenue par les accusés eux-mêmes et visiblement destinée à ralentir la procédure. Une série d’incidents soigneusement orchestrés semble s’être mise en place, compromettant temporairement le déroulement des débats.
Un scénario prévisible : la stratégie dilatoire
Les multiples interruptions provoquées par la défense s’inscrivent dans une stratégie de dilatoire manifeste. Après avoir demandé à leurs avocats de se retirer, les accusés ont pourtant affirmé être disposés à en choisir de nouveaux, sans respecter le délai de 24 heures qui leur avait été accordé.
La juridiction, dans un souci de garantir le droit à une défense effective, a dû saisir le bâtonnier pour désigner des avocats d’office. Cette décision a immédiatement été contestée par les accusés, alimentant un cycle de perturbations.
LIRE AUSSI : Affaire Boko – Homeky : le film de la 3ᵉ journée du procès
Comme l’a souligné le ministère public, ce comportement n’est ni inédit ni surprenant. « C’est un scénario écrit de longue date », a-t-il affirmé, prédisant que les avocats reviendraient pour soulever de nouveaux incidents avant de repartir à nouveau. Une tactique bien connue qui, bien qu’irritante, fait partie du jeu processuel.
L’impartialité face à l’épreuve
Malgré ces obstacles, la juridiction s’est montrée déterminée à préserver l’équilibre entre les droits des accusés et l’obligation de mener un procès dans un délai raisonnable. L’article 312 nouveau du code de procédure pénale, qui consacre le principe de continuité des débats, a été rappelé comme une boussole dans la gestion de ce procès.
Les suspensions décidées par la cour visent à concilier les exigences légales avec le respect des droits de la défense, tout en évitant de céder à des manœuvres qui retarderaient indûment la justice. La reprise des débats, prévue pour le mardi 28 janvier 2025, devra confirmer cette approche équilibrée.
Dernière ligne droite : une justice entre fermeté et manœuvres dilatoires
À ce stade, il est évident que ce procès sera un test crucial pour la juridiction. Entre la stratégie dilatoire de la défense et la volonté de garantir un procès équitable, l’équilibre est fragile. Mais si les règles procédurales sont appliquées avec fermeté, la juridiction pourrait réussir à mener ce procès à son terme tout en préservant sa crédibilité et son impartialité.
Reste à voir si les prochains épisodes de ce « film » s’inscriront dans un dénouement qui respecte les principes fondamentaux de la justice.
Views: 106