Depuis son accession au pouvoir en 2016, Patrice Talon a souvent été accusé par l’opposition et certaines organisations de la société civile de restreindre les libertés et de concentrer le pouvoir entre ses mains. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le président béninois rejette ces accusations, estimant qu’elles sont infondées et exagérées.
Une fermeté assumée
Interrogé sur ces critiques qui le décrivent comme un dirigeant autoritaire, Talon ne semble pas affecté. « Non. Je connais mon caractère, je sais qu’il est fort et qu’il peut donner cette impression. Mais elle est caricaturale », répond-il.
Pour lui, ce n’est pas de l’autoritarisme, mais plutôt une exigence de rigueur et une « ferme volonté » de transformer le pays. « Je suis déterminé, je suis capable », affirme-t-il, laissant entendre que ses décisions, parfois perçues comme rigides, sont avant tout guidées par l’efficacité et le souci du résultat.
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Un style de gouvernance qui divise
Les détracteurs de Talon l’accusent notamment d’avoir restreint l’espace démocratique en instaurant un code électoral contraignant, qui limite la participation de l’opposition aux scrutins. La condamnation de figures politiques comme Reckya Madougou et Joël Aïvo, qualifiée de répression politique par leurs partisans, alimente également ces accusations.
Lui, au contraire, se défend de toute volonté d’entraver la démocratie et insiste sur la nécessité de gouverner avec fermeté pour maintenir le cap des réformes engagées depuis près d’une décennie.
Une fermeté durable ?
À l’approche de la présidentielle de 2026, où Talon assure ne pas briguer un troisième mandat, la question de son influence après son départ reste en suspens. Si son successeur poursuit sa politique, la fermeté du régime pourrait s’inscrire dans la durée, marquant un tournant structurel dans la gouvernance du Bénin.
D’ici là, Talon continue d’assumer sa posture : celle d’un chef d’État intransigeant, convaincu que la détermination et la discipline sont les clés du développement du pays.
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