vendredi 31 janvier 2025

Bénin : la Cour constitutionnelle se prononce en faveur de Mariam Chabi Talata

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La Cour constitutionnelle du Bénin a rendu un verdict en faveur de la vice-présidente Mariam Chabi Talata, mettant un terme au recours initié par le parti d’opposition « Les Démocrates ». Cette décision, très attendue, intervient après des accusations de violation de la Constitution lors d’une tournée de reddition de comptes à Allada, le 25 mai 2024.

Les origines du litige

Le 17 juin 2024, Guy Mitokpè, responsable national à la communication du parti « Les Démocrates », a déposé un recours assisté par son avocat Maître Renaud Agbodjo. Ils accusaient Mariam Chabi Talata d’avoir enfreint la Constitution en tenant des propos jugés comme une apologie d’un troisième mandat pour le président Patrice Talon. Selon eux, ces déclarations allaient à l’encontre de l’article 42 de la Constitution, qui limite strictement les mandats présidentiels.

Guy Mitokpè a affirmé que les propos de la vice-présidente, évoquant la possibilité de « ramener » Talon si des projets routiers n’étaient pas réalisés, constituent une atteinte à l’ordre constitutionnel. Il a également mis en avant l’influence considérable des figures politiques sur l’opinion publique, accusant Mariam Chab Talata de ne pas avoir rejeté explicitement l’idée d’un troisième mandat.

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Les arguments de défense

Face à ces accusations, Mariam Chabi Talata a fermement défendu sa position. Elle a précisé que ses propos avaient été sortis de leur contexte. Selon elle, ses déclarations visaient simplement à illustrer les attentes des citoyens d’Allada quant aux infrastructures, tout en soulignant l’importance de leaders capables de mener à bien des projets structurants.

Son équipe juridique a insisté sur le fait que la vice-présidente avait exercé son droit à la liberté d’expression sans violer l’ordre constitutionnel. Elle a rappelé que son intervention portait sur le besoin de maintenir un leadership efficace, sans aucune intention de promouvoir un troisième mandat.

Le verdict de la Cour constitutionnelle

Après une analyse approfondie des faits, la Cour constitutionnelle a conclu que les propos de Mariam Chabi Talata ne constituaient pas une infraction. Le rapporteur a souligné que ses déclarations s’inscrivaient dans une dynamique politique visant à encourager le soutien à des dirigeants compétents, sans incitation directe à prolonger le mandat présidentiel.

Dans son verdict, la Cour a jugé que les propos tenus lors du rassemblement à Allada étaient conformes à la Constitution. Les juges ont estimé que Mariam Chab Talata n’avait pas enfreint les articles 23, 34 ou 42, et que ses paroles relevaient davantage d’un appel à la continuité des efforts en cours qu’à une remise en cause de l’ordre constitutionnel.

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