Après les départs du Mali, du Burkina Faso et du Niger, d’autres États pourraient quitter la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
C’est l’avertissement lancé par Jibrin Ibrahim, politologue nigérian et ancien professeur à l’université Ahmadu-Bello, lors d’une interview accordée à Christophe Boisbouvier.
Selon lui, la CEDEAO traverse une crise profonde, accentuée par son incapacité à gérer les tensions politiques internes de ses membres.
« On peut prendre le cas du Sénégal. Si le Président Macky Sall avait réussi à avoir son troisième mandat, il était probable qu’il quitte l’organisation. Il y a un pays comme le Togo, où la doctrine de la classe dirigeante est qu’une seule famille va rester maître de ce pays.
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Et si l’organisation insiste sur ces principes de démocratie, ce pays est prêt à considérer le fait de quitter l’organisation. Et je pense que c’est là où la Cédéao et le Nigeria doivent prendre une position », a-t-il déclaré.
Cette situation pose selon le politologue, un dilemme stratégique à la CEDEAO à savoir : doit-elle maintenir une ligne stricte sur la démocratie ou faire des concessions pour préserver son unité ?
Par ailleurs, le rejet croissant de la France en Afrique de l’Ouest alimente un sentiment anti-néocolonialiste, bien que moins marqué au Nigeria qu’au Sahel. Ce rejet reflète d’après lui, une perception négative de l’héritage colonial français et des relations jugées paternalistes.
Pour Jibrin Ibrahim, Emmanuel Macron, malgré une volonté affichée de renouveau, reproduit parfois des attitudes perçues comme condescendantes. Une révision de la posture française est donc nécessaire si Paris veut renouer des liens solides avec les peuples d’Afrique de l’Ouest.
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