La deuxième journée du procès de l’affaire Dangnivo s’est poursuivie cet après-midi avec des témoignages techniques cruciaux. Entre expertise scientifique et contradictions relevées par la partie civile, les débats ont été marqués par des tensions entre les avocats, les experts et la cour.
L’expert français confirme l’identité du corps retrouvé
L’audience a repris à 14h05 avec l’audition de Guillaume MONIQUE, expert français en médecine légale. Intervenant en visioconférence, il a présenté les conclusions des analyses demandées par la famille Dangnivo, réalisées sur des prélèvements anatomiques, tissulaires et sanguins.
D’après lui, les résultats affichent une correspondance de 99,99% entre les prélèvements effectués sur les restes humains exhumés et ceux des membres de la famille de Urbain Pierre Dangnivo.
“Lorsque l’étude montre des résultats à hauteur de 99%, il est possible d’identifier l’individu. Dans ce cas précis, les résultats permettent d’établir une filiation directe entre le corps X et la famille Dangnivo”, a-t-il expliqué.
Le ministère public s’est déclaré satisfait de ces résultats, tandis que la partie civile a demandé des clarifications sur certains termes techniques.
À 14h46, l’audience a été suspendue avant la comparution d’un autre expert béninois.
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Professeur Anatole Lalèye : des contradictions relevées par la partie civile
À 15h01, l’audience a repris avec l’audition de Anatole Lalèye, expert béninois en biologie médico-légale. Il a affirmé avoir participé à l’exhumation du corps à Womey en 2011 et avoir réalisé des prélèvements sur les parties molles du cadavre.
Selon lui, l’analyse génétique des échantillons sous scellés a confirmé que le corps appartenait à un individu masculin unique. Toutefois, il précise qu’à l’époque, aucun élément de comparaison n’était disponible. Ce n’est qu’en 2018, après des prélèvements sur des proches de Dangnivo, qu’un lien de filiation à 99,99% a pu être établi.
Mais une zone d’ombre est soulevée lorsque la partie civile interroge l’expert sur des prélèvements osseux retrouvés dans son bahut. Anatole Lalèye assure ne pas avoir travaillé sur ces éléments et renvoie la cour vers un médecin légiste.
Le débat s’envenime rapidement, le ton monte entre les avocats et l’expert, obligeant le président à intervenir : “Restons concentrés sur l’essentiel : prouver ou non l’identité de Dangnivo” a-t-il rappelé.
Face aux interrogations sur le crâne retrouvé sur les lieux de l’exhumation, le professeur répond évasivement : “Je ne sais pas.”
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Me Olga Anassidé, représentant la partie civile, ironise sur le rôle des experts dans un procès : “Dans un procès, chacun a son intérêt.”
Des divergences de taille apparaissent également sur la reconstitution du squelette. Selon la cour, la taille obtenue après assemblage ne correspondrait pas à celle de Dangnivo, laissant planer un doute sur l’intégrité des ossements retrouvés.
Le procureur précise toutefois que les analyses sur les tissus osseux ont été réalisées par l’expert français Guillaume MONIQUE, qui aurait obtenu des résultats concluants sur deux échantillons sur trois.
À 16h12, l’audition du professeur Lalèye prend fin après un nouvel échange tendu avec Me Magloire Yansunnu, avocat de la défense.
Un après-midi sous haute tension
Cette journée a mis en lumière des preuves scientifiques solides, mais aussi des zones de flou qui font débat.
• Les expertises génétiques semblent confirmer que le corps retrouvé est bien celui d’Urbain Pierre Dangnivo.
• Les contradictions sur les ossements et le rôle exact du professeur Anatole Lalèye restent à clarifier.
Alors que la tension monte, le procès devrait se poursuivre demain avec de nouvelles auditions décisives.
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