Le classement des meilleurs ministres africains établi par le média panafricain Financial Afrik en 2024 met en lumière les figures politiques et économiques les plus influentes du continent. Ces ministres se distinguent par leur leadership visionnaire, leur capacité à gérer les finances publiques avec efficacité et à instaurer des réformes économiques essentielles. Voici un tour d’horizon enrichi des cinq ministres africains les mieux classés, selon cette évaluation.
5. Louis-Paul Motaze (Cameroun)
Louis-Paul Motaze, le ministre camerounais des Finances, se distingue par sa gestion prudente des finances publiques dans un environnement politique complexe. Bien que le Cameroun fasse face à des défis structurels, notamment des tensions sécuritaires et des problèmes d’infrastructures, Motaze a réussi à maintenir une stabilité économique relative. En mars 2024, la notation du Cameroun a été relevée de CCC+/C à B- par Fitch, et le pays a également obtenu sa première notation de Moody’s (B2). Ces réformes ont permis de rassurer les investisseurs étrangers, qui continuent de voir le pays comme un acteur clé dans la région de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale).
L’ascension de Motaze dans le classement est également liée à sa politique budgétaire, qui a permis de contenir la dette publique sous les 45% du PIB. L’inflation, bien qu’à 4% en 2023, reste sous contrôle grâce à une politique monétaire équilibrée.
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- Notations : B- (Fitch), B2 (Moody’s)
- Endettement : 44% du PIB
- Croissance : 3,9% en 2024, prévision de 4,1% en 2025
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4. Vera Daves de Sousa (Angola)
Vera Daves de Sousa, ministre des Finances de l’Angola, est reconnue pour sa gestion habile de la crise économique, en particulier la réduction de la dette publique et la mise en œuvre de réformes structurelles. Sous sa direction, l’Angola a obtenu une amélioration de sa note à B- avec perspective stable par Fitch, marquant une avancée significative après des années de défis économiques. En 2024, la dette publique de l’Angola, qui a atteint un sommet de 85% du PIB en 2023, devrait commencer à diminuer grâce à une politique fiscale renforcée et à la hausse des prix du pétrole, principal moteur économique du pays.
L’inflation, cependant, demeure un problème majeur avec un taux estimé à 28% en 2024 en raison de la suppression progressive des subventions sur les produits pétroliers. Mais les réformes de Daves de Sousa, qui incluent la diversification économique et la réduction des dépenses publiques, devraient à long terme stabiliser l’économie angolaise. La croissance prévue de 3,4% en 2024 marque un retour progressif à la stabilité.
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- Notations : B- (Fitch)
- Endettement : 85,2% du PIB en 2023, réduction prévue à 72% en 2024
- Croissance : 3,4% en 2024
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3. Adama Coulibaly (Côte d’Ivoire)
Le ministre des Finances de la Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, a renforcé la position économique de son pays, qui reste l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne. En 2023, la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance impressionnante de 6,5%, consolidée par des politiques fiscales et monétaires efficaces. Le pays a su maîtriser son endettement, qui a augmenté pour atteindre 58% du PIB en 2023, mais reste inférieur au seuil des 60% recommandé par la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
L’inflation, qui a été contenue à 4,4% en 2023, reste l’un des éléments remarquables de la gestion économique ivoirienne. Coulibaly a également joué un rôle crucial dans l’amélioration de la perception du pays par les investisseurs étrangers, avec des réformes fiscales qui ont permis une augmentation significative des recettes fiscales et une réduction des déficits budgétaires.
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- Notations : BB- (S&P, Moody’s)
- Endettement : 58% du PIB
- Croissance : 6,5% en 2023
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2. Nadia Alaoui (Maroc)
Nadia Alaoui, ministre des Finances du Maroc, est une figure respectée de l’économie africaine. Elle a dirigé le pays à travers une période de turbulences économiques liées à la pandémie de COVID-19 et à des pressions budgétaires post-pandémie. Toutefois, grâce à sa gestion rigoureuse, le Maroc a conservé une notation stable de BB+ par S&P Global Ratings et a même enregistré des résultats solides en matière de recouvrement fiscal.
Alaoui est particulièrement saluée pour sa politique de diversification économique et ses réformes fiscales, qui ont permis de réduire le déficit budgétaire tout en maîtrisant l’inflation, estimée à 1,5% en 2024. Le pays reste également soutenu par des investissements étrangers dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, l’automobile et l’aéronautique. La croissance du PIB devrait atteindre 2,8% en 2024, un résultat solide dans un contexte économique mondial difficile.
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- Notations : BB+ (S&P Global Ratings)
- Endettement : 65% du PIB
- Croissance : 2,8% en 2024
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1. Romuald Wadagni (Bénin)
En tête du classement, Romuald Wadagni, ministre des Finances du Bénin, est perçu comme l’un des économistes les plus visionnaires et performants du continent africain. Sous sa direction, le Bénin a mis en place des réformes économiques ambitieuses qui ont permis de stabiliser les finances publiques et d’obtenir une amélioration de sa note de crédit de B+ à BB- en avril 2024. Cette notation positive reflète les efforts du pays pour maintenir une politique budgétaire rigoureuse tout en promouvant une croissance soutenue.
Le Bénin a su maîtriser son endettement, qui est estimé à 54,5% du PIB en 2024, et prévoit de le réduire à moins de 50% d’ici 2026. En parallèle, l’inflation reste remarquablement faible à 1% grâce à une gestion macroéconomique prudente. La croissance, quant à elle, devrait atteindre 6,2% entre 2024 et 2026, soutenue par les réformes structurelles et un climat d’investissement de plus en plus attractif. Wadagni a également dirigé une émission réussie d’un eurobond inaugural de 750 millions de dollars en février 2024, un exploit majeur qui témoigne de la crédibilité internationale du Bénin.
Son leadership est caractérisé par une approche innovante de la gestion des finances publiques et une vision stratégique pour renforcer la compétitivité du Bénin à l’échelle mondiale. Wadagni est ainsi non seulement un ministre des Finances, mais aussi un modèle de gestion économique en Afrique.
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- Notations : BB- (S&P, Fitch)
- Endettement : 54,5% du PIB, avec une prévision de réduction à moins de 50% d’ici 2026
- Croissance : 6,7% entre 2024 et 2026
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Les cinq ministres figurant dans ce classement illustrent une nouvelle génération de leaders économiques en Afrique, dont les politiques de gestion des finances publiques, les réformes structurelles et leur capacité à naviguer dans des environnements politiques et économiques complexes font d’eux des exemples à suivre.
Le leadership de M.Romuald Wadagni, en particulier, est perçu comme un modèle de gouvernance économique efficace, offrant un exemple concret de gestion fiscale, de réduction de la dette et de stimulation de la croissance, tout en maintenant une stabilité macroéconomique essentielle pour le développement durable du continent.
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