Dans un contexte mondial où l’inégalité homme-femme reste un défi majeur, le gouvernement béninois a pris des mesures courageuses et structurelles pour réduire cet écart, notamment en transformant les normes sociales en faveur des femmes.
Ces réformes s’inscrivent dans une politique plus large visant à renforcer les capacités socio-économiques des femmes, à travers l’accès à des microcrédits, la formation à l’entrepreneuriat, à la gestion financière, ainsi qu’au leadership.
Parmi ces initiatives, le programme du « Microcrédit Alafia », piloté par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, se distingue comme un levier clé de l’autonomisation des femmes béninoises.
Dans un exercice de reddition de comptes la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, a récemment annoncé que « le Microcrédit Alafia a impacté plus de 650.000 femmes depuis 2016 », depuis l’arrivée du président Patrice Talon au pouvoir. Ce chiffre témoigne de l’effort du gouvernement pour garantir l’indépendance financière de « la plus grande moitié du monde ».
Une digitalisation qui transforme le secteur
Lors de l’émission « PAG 2021-2026 : Reddition de comptes » sur la télévision nationale, la ministre a également souligné les résultats impressionnants obtenus grâce à la bonne gouvernance et à la digitalisation du système du microcrédit. « Plus il y a de femmes au travail, plus l’économie prospère », comme l’a rappelé ONU Femmes. Toutefois, pour réaliser cet idéal, il est crucial de garantir une répartition équitable des fonds.
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Avant 2016, le processus de distribution des microcrédits était parfois marqué par des pratiques opaques et des frais cachés, souvent dus à des intermédiaires peu scrupuleux.
Avec la digitalisation du système, les bénéficiaires reçoivent désormais directement les fonds sur leur téléphone portable, éliminant ainsi les risques de détournement ou de rétro-commissions. Ce passage à la technologie a permis d’assurer une plus grande transparence dans les transferts financiers, renforçant la confiance des bénéficiaires et des autorités.
Une amélioration des conditions d’octroi
Les conditions d’octroi des crédits ont également été assouplies pour faciliter l’accès au microcrédit. En 2018, le montant maximal des prêts a été augmenté, passant de 30.000 à 50.000 FCFA, puis de 50.000 à 100.000 FCFA.
Parallèlement, le taux d’intérêt a été réduit de 5 % pour 6 mois à 4 %, et les frais de dossier, initialement fixés à 1.000 FCFA en 2016, ont été abaissés à 400 FCFA.
Ces ajustements ont permis de rendre le programme plus accessible et plus attractif pour les femmes entrepreneures, qui peuvent désormais bénéficier de conditions plus favorables pour financer leurs activités.
Aujourd’hui, le capital du Microcrédit Alafia s’élève à 12 milliards de FCFA, et ce fonds a déjà permis de financer les activités de 650.000 femmes, contribuant ainsi à leur sortie de la pauvreté. Le gouvernement prévoit d’atteindre un million de bénéficiaires d’ici 2026, comme l’a souligné la ministre Véronique Tognifodé.
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Impact économique
Les microcrédits sont essentiels à l’autonomisation des femmes, car ils leur permettent d’acquérir plus d’indépendance financière et de pouvoir de décision au sein de leurs familles et communautés.
En générant leurs propres revenus, les femmes s’affranchissent de la dépendance économique et des contraintes imposées par la pauvreté. Le programme « Microcrédit Alafia » constitue donc une opportunité pour les femmes béninoises de contourner les obstacles traditionnels à l’accès aux crédits offerts par les banques classiques. Il leur permet d’obtenir des fonds de roulement pour mieux gérer leurs projets économiques et renforcer leur autonomie.
Un modèle en Afrique de l’Ouest
Le Bénin, en augmentant son capital de 8 à 12 milliards de FCFA pour le microcrédit et en mettant l’accent sur l’inclusion financière des femmes, s’impose comme un leader en matière d’inclusion financière dans l’UEMOA.
Cette évolution montre que l’inclusion financière, notamment l’indépendance économique des femmes, est une priorité gouvernementale. L’autonomisation des femmes béninoises est un véritable moteur du développement, et les résultats du Microcrédit Alafia en sont la preuve tangible.
Le programme s’inscrit ainsi comme un modèle à suivre pour d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, dans le cadre de la lutte pour l’égalité des genres et le développement inclusif.
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