Grâce à une gestion proactive de la dette et des réformes économiques solides, le Bénin attire la confiance des investisseurs et consolide sa position sur les marchés internationaux.
Le Bénin continue de marquer des points sur les marchés internationaux de la dette, confirmant sa trajectoire économique dynamique et la solidité de ses réformes. Avec une émission obligataire de 500 millions de dollars américains et une ligne de crédit de 500 millions d’euros auprès de Deutsche Bank, le pays illustre son ambition de consolider son profil financier tout en attirant la confiance des investisseurs internationaux.
Une émission obligataire plébiscitée
Le vendredi 17 janvier 2025, le Bénin a levé 500 millions de dollars grâce à une nouvelle émission obligataire libellée en dollars américains. Cette opération a été un succès, attirant un carnet d’ordres de 3,5 milliards de dollars, soit sept fois le montant recherché. Les obligations, qui arriveront à échéance en 2041, affichent un coupon de 8,375 %, mais grâce à un swap de devises, le taux effectif en euros est réduit à 6,8 %. Ce mécanisme, combiné à l’ancrage du franc CFA à l’euro, permet de minimiser les risques de change pour le pays.
En parallèle, le Bénin a sécurisé une ligne de crédit de 500 millions d’euros auprès de Deutsche Bank, avec une maturité de 15 ans et un taux d’intérêt compétitif de 6 %, incluant les frais de garantie. Une partie de cette ligne de crédit (200 millions d’euros) est garantie par l’Association internationale de développement (IDA), une filiale de la Banque mondiale. Ces fonds serviront, entre autres, à racheter partiellement un Eurobond arrivant à échéance en 2032, renforçant ainsi la gestion proactive de la dette et réduisant les risques de refinancement à court terme.
Une trajectoire budgétaire et économique crédible
La performance du Bénin sur les marchés de la dette s’appuie sur des fondamentaux solides. Le déficit budgétaire du pays est en baisse constante, passant de 5,5 % du PIB en 2022 à une projection de moins de 3 % en 2025, respectant ainsi les normes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Parallèlement, le pays enregistre une croissance annuelle moyenne du PIB réel d’environ 6,5 % entre 2021 et 2024, témoignant de la vitalité de son économie.
Des défis à court terme, mais des perspectives prometteuses
Le déficit du compte courant reste à 5,7 % du PIB en 2024, reflétant des importations massives de biens d’équipement nécessaires au développement rapide du pays. Cependant, cette situation est appelée à s’atténuer grâce à plusieurs leviers :
• La hausse des exportations agricoles, moteur traditionnel de l’économie béninoise.
• L’augmentation des revenus générés par le Port autonome de Cotonou, véritable hub logistique régional.
• Le développement de la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé, qui devrait stimuler la production manufacturière et les exportations à plus forte valeur ajoutée.
Un modèle de gestion de la dette pour la sous-région
Grâce à une gestion proactive de sa dette, le Bénin parvient à allonger la maturité moyenne de ses engagements tout en optimisant leur coût. Ces efforts renforcent la confiance des investisseurs, comme en témoigne la forte demande pour ses obligations.
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où les réformes structurelles et budgétaires portent leurs fruits, consolidant la crédibilité du pays sur la scène économique internationale. Le Bénin se positionne ainsi comme un modèle à suivre en Afrique de l’Ouest, conciliant développement économique rapide et gestion rigoureuse de ses finances publiques.
Avec ces initiatives, le gouvernement béninois affirme sa détermination à bâtir une économie résiliente, capable de soutenir durablement son développement et d’attirer des capitaux étrangers. Une trajectoire à surveiller de près, alors que le pays continue de transformer ses ambitions en réalité.
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