Le 7 octobre 2024, le Palais des Congrès de Cotonou a abrité la cérémonie de la Journée Mondiale du Coton (JMC). C’est la première fois que cette manifestation est organisée en Afrique.
Cet événement a rassemblé plus de 400 acteurs de la filière coton, y compris des experts, producteurs, transformateurs et organisations internationales, venus des quatre coins du monde.
L’objectif principal était de « réfléchir à l’évolution de la filière coton, notamment en Afrique », afin d’augmenter la production, la transformation locale et la commercialisation de cette matière première précieuse, dont le Bénin est l’un des principaux producteurs mondiaux, tout en se distinguant par son innovation en matière de transformation.
« L’événement est organisé conjointement par le Gouvernement du Bénin et le Secrétariat du Comité Consultatif International du Coton (CCIC), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le Centre du Commerce International (CCI), la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) », a rapporté la FAO sur son site officiel. Le thème de cette année était : « Le coton pour le bien-être de tous ».
Cette première organisation en terre africaine, précisément à Cotonou, a vu la participation du Bénin, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, regroupés sous l’appellation « C4 », ainsi que de la Côte d’Ivoire, constituant désormais le « C4+ ».
La participation des représentants de ces pays, malgré les tensions politiques entre certains d’entre eux, a été saluée par la ministre béninoise du Commerce, Shadiya Assouman : « Le Bénin est rassembleur. Mon collègue du Mali est présent, et celui du Burkina Faso, bien que pris par une autre réunion internationale, a dépêché une délégation. Le bien-être des populations à travers le coton nous unit », a-t-elle affirmé.
Un honneur pour le Bénin, leader africain de la transformation locale du coton
Les pays du « C4+ » sont des leaders de la production de coton en Afrique. Cependant, la majorité d’entre eux souffrent d’un manque d’infrastructures pour la transformation locale. Le thème « Le coton pour le bien-être de tous » met en lumière cet enjeu critique pour le continent.
La ministre Shadiya Assouman a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de tirer profit de ses propres ressources : « Aujourd’hui, seulement 10 % du coton africain est transformé localement. L’objectif, d’ici 2035, est que 50 % de la production de coton du continent soit transformée sur place ».
Le choix du Bénin pour accueillir cet événement n’est pas anodin. Deuxième producteur de coton en Afrique avec 600 063 tonnes récoltées pendant la saison 2023-2024, derrière le Mali (690 000 tonnes), le Bénin se démarque par ses efforts pour industrialiser et transformer localement sa production, en particulier grâce à la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).
La GDIZ, un symbole d’innovation dans la transformation du coton
La GDIZ illustre l’engagement du Bénin en matière de transformation industrielle. Avec une capacité de transformation de 40 000 tonnes de fibre de coton par an, cette plateforme industrielle a permis des partenariats importants, notamment avec la marque de prêt-à-porter Kiabi, qui a lancé des vêtements « Made in Benin ».
D’autres grandes marques internationales, telles que The Children’s Place et la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), ont également passé des commandes pour des produits textiles 100 % fabriqués au Bénin.
Pour la FIFA, par exemple, des maillots « 100 % Made in Africa » seront produits pour la Coupe du Monde 2026, dans le cadre d’une initiative visant à promouvoir l’inclusion économique des pays producteurs de coton du « C4+1 ».
Lors de la JMC, Gianni Infantino, président de la FIFA, a rendu hommage au Bénin et aux autres pays du C4 pour leur contribution à l’industrie cotonnière mondiale.
Un modèle à suivre pour l’Afrique
Cette célébration de la Journée Mondiale du Coton coïncide avec le « Mois du Consommons Local » au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Le succès de la GDIZ est une source d’inspiration pour de nombreux États africains, qui devraient s’inspirer du modèle béninois en matière de transformation locale du coton, pour que cette richesse naturelle, surnommée « l’or blanc », serve à habiller les Africains et stimule le développement économique du continent.
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