Croissance exceptionnelle, discipline budgétaire et réformes structurelles : le Bénin s’impose comme un modèle économique en Afrique de l’Ouest. Décryptage d’une trajectoire saluée par le FMI.
Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, une économie trace sa route avec calme et constance, loin des effets d’annonce mais proche des résultats concrets. Le Bénin, longtemps considéré comme un pays stable mais discret, affiche désormais une ambition assumée : devenir un pôle de prospérité durable, adossé à une gestion rigoureuse et à une vision stratégique de son avenir économique.
La reconnaissance est venue, une fois de plus, du Fonds monétaire international. À l’issue d’une mission de dix jours à Cotonou, les équipes du FMI ont salué la performance macroéconomique béninoise. En 2024, le pays a enregistré une croissance économique de 7,5 %, dépassant d’un point les prévisions les plus optimistes. Une performance rare dans la sous-région, qui témoigne de la vitalité des réformes engagées depuis plusieurs années.
Une croissance solide, portée par la transformation locale
Ce chiffre impressionnant n’est pas le fruit du hasard. Il repose sur des fondations solides : montée en puissance des exportations à forte valeur ajoutée, diversification de l’économie, investissements dans les technologies de l’information, et développement des zones économiques spéciales. Le Bénin transforme de plus en plus sur place ses matières premières, créant de la richesse locale et de l’emploi qualifié.
Dans la foulée, le FMI souligne également la gestion exemplaire des finances publiques : le déficit budgétaire a été ramené à 3 % du PIB dès 2024, soit un an avant l’échéance fixée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Mieux encore, le gouvernement prévoit un déficit de 2,9 % en 2025, conformément à sa loi de finances.
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Romuald Wadagni, l’architecte de la rigueur
Derrière cette discipline budgétaire saluée à l’international, on retrouve la méthode et la vision du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni. Sous sa houlette, le Bénin a bâti une stratégie fiscale résolue, axée sur l’élargissement de l’assiette fiscale, la digitalisation des régies financières et la rationalisation des dépenses publiques.
Les ressources ainsi mobilisées permettent désormais au pays d’augmenter ses investissements sociaux, notamment dans l’éducation, la santé et la protection sociale. Le déploiement du Registre social unique (RSU) et la cartographie des programmes d’aide en cours permettront de mieux cibler les bénéficiaires et de maximiser l’impact des politiques publiques.
Un environnement des affaires en mutation
L’autre réussite béninoise, c’est la transformation silencieuse de son climat des affaires. Guichet unique électronique pour les investisseurs, extension du cadastre numérique à toute la ville de Cotonou, meilleure transparence des entreprises publiques : ces réformes placent le Bénin parmi les économies africaines les plus réformatrices selon plusieurs observateurs.
Le secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises, bénéficie d’un meilleur accès au financement, grâce à un dialogue renforcé entre les banques, l’État et les porteurs de projets. Un cercle vertueux qui stimule l’emploi, l’innovation et l’entrepreneuriat.
Le pari du développement durable
Enfin, le Bénin inscrit résolument sa trajectoire dans les enjeux du XXIe siècle. Après une réforme courageuse des subventions aux carburants, le pays a engagé un virage vers les énergies renouvelables. Une nouvelle loi sur la construction intègre désormais les risques climatiques, et des réformes tarifaires sont à l’étude pour garantir un accès équitable et durable à l’eau et à l’électricité.
La future adoption d’une taxonomie verte, destinée à encadrer les investissements responsables, place le Bénin dans le sillage des économies soucieuses d’aligner croissance et durabilité.
Un exemple africain à suivre
Dans un continent souvent en proie à l’instabilité économique, le Bénin se distingue par sa constance, son sérieux et sa vision. Son partenariat renforcé avec le FMI, loin d’être une dépendance, est devenu un cadre de dialogue structurant, où le pays dicte désormais ses priorités avec assurance.
Le modèle béninois repose sur une conviction forte : la prospérité n’est pas une promesse, mais une construction patiente. Et le chantier avance à grands pas.
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