La campagne de commercialisation du soja grain pour 2024-2025, lancée le 5 décembre dernier et prévue pour s’achever le 30 avril 2025, s’inscrit dans une dynamique de structuration et de valorisation de la filière soja au Bénin.
Avec l’appui de l’Interprofession Soja, un cadre mis en place pour défendre les intérêts des producteurs et des transformateurs, le gouvernement a dévoilé une série de mesures avantageuses visant à améliorer la commercialisation et à protéger les efforts d’industrialisation en cours.
Des prix fixés pour garantir des revenus justes
Les prix de vente du soja ont été fixés de manière concertée :
•Soja grain conventionnel : 275 FCFA/kg, avec 5 FCFA/kg alloués aux charges des fonctions critiques.
•Soja grain biologique : 325 FCFA/kg, avec les mêmes 5 FCFA/kg pour les fonctions critiques.
Ces tarifs, définis après consultation des acteurs de la filière, assurent une rémunération équitable aux producteurs tout en encourageant la production biologique, un segment porteur pour les marchés internationaux. En garantissant un prix plancher, ces mesures protègent les producteurs des fluctuations du marché, souvent sources d’instabilité pour leurs revenus.
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Lutte contre les pratiques frauduleuses : un enjeu majeur
Malgré une production nationale atteignant un impressionnant volume de 520.929 tonnes lors de la campagne précédente, la filière fait face à un problème de taille : la sortie frauduleuse du soja vers les pays voisins. Cette pratique, souvent menée par des commerçants ou des producteurs eux-mêmes, menace directement l’essor de la filière en déstabilisant l’approvisionnement national et en compromettant les efforts d’industrialisation.
Pour y remédier, le gouvernement a réaffirmé l’interdiction stricte de l’exportation du soja par voie terrestre. Les ministres concernés ont reçu des instructions claires pour renforcer la surveillance et garantir le respect de cette mesure. Cette décision vise à sécuriser les stocks nécessaires à la transformation locale, étape cruciale pour la création de valeur ajoutée et d’emplois au Bénin.
Une interprofession pour structurer la filière
L’Interprofession Soja joue un rôle central dans la réussite de cette campagne. En plus de fixer les conditions de commercialisation, elle œuvre à renforcer la collaboration entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, des producteurs aux transformateurs. En mutualisant les efforts et en défendant les intérêts communs, cette organisation garantit une meilleure gestion de la filière et promeut sa durabilité.
Un avenir prometteur pour la filière soja au Bénin
Les mesures adoptées pour cette campagne ne se limitent pas à répondre aux défis actuels. Elles s’inscrivent dans une vision à long terme visant à faire du soja un pilier de la diversification économique au Bénin. En favorisant la transformation locale, le pays aspire à réduire sa dépendance aux exportations brutes et à accroître ses revenus grâce à des produits à plus forte valeur ajoutée.
Ces décisions reflètent l’engagement du gouvernement à accompagner les producteurs tout en renforçant la compétitivité de la filière. Avec une collaboration accrue entre l’État, l’Interprofession et les acteurs du secteur, le soja béninois a tous les atouts pour s’imposer comme un modèle de réussite dans l’agro-industrie africaine.
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