Le Bénin affirme son ambition de devenir un leader en Afrique dans la transition vers une économie verte et durable. Avec une stratégie axée sur la finance climatique et la mobilisation des ressources internationales, le pays trace un chemin novateur pour faire face aux défis du changement climatique tout en stimulant sa croissance économique.
Une feuille de route ambitieuse
Lors de la COP29, le Bénin a présenté une vision audacieuse, portée par le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni. Cette stratégie repose sur une feuille de route structurée autour du développement durable et de la finance verte. En capitalisant sur ses réussites sur les marchés de capitaux internationaux, notamment l’émission des obligations ODD (Objectifs de Développement Durable) en 2021, le Bénin ambitionne de mobiliser des financements innovants pour accélérer les actions climatiques.
Dans son intervention, le ministre a souligné que l’expérience du Bénin en matière de structuration financière peut servir de modèle : « En tirant parti de notre expérience sur les marchés de capitaux internationaux, comme notre cadre d’obligations ODD 2021, nous visons à catalyser l’investissement privé pour stimuler l’action en faveur du climat. »
2,5 millions de crédits carbone : un levier pour l’action climatique
Au cœur de cette stratégie se trouve un mécanisme innovant de monétisation du carbone. Le Bénin prévoit d’émettre 2,5 millions de crédits carbone grâce à des projets dans les énergies renouvelables, l’agriculture régénérative et la gestion durable des ressources naturelles. Ces initiatives s’appuient sur un partenariat renforcé avec les bailleurs internationaux et des institutions comme l’Unité de Financement du Climat (UFC). Créée avec l’appui du Luxembourg, l’UFC vise à faciliter l’accès du Bénin aux financements internationaux dans le cadre de l’Accord de Paris.
Lire aussi : Soupçon d’inceste et harcèlement politique : Hervé Patrick Opiangah au cœur d’une affaire judiciaire controversée
Des partenariats solides pour une transition verte
Le Bénin s’est déjà positionné comme un acteur crédible auprès des partenaires financiers. En témoigne l’obtention récente de 1,4 milliard de dollars de la Banque mondiale, 200 millions de dollars supplémentaires du Fonds de Résilience et de Durabilité (RSF) du FMI, ainsi qu’une garantie de 195 millions d’euros de la Banque africaine de développement (BAD). Ces soutiens illustrent la confiance des institutions internationales dans la stratégie béninoise et la solidité de sa gouvernance.
Un modèle pour l’Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, peu de pays ont su combiner aussi efficacement finance innovante et action climatique. Grâce à l’expertise de Romuald Wadagni et à une gouvernance proactive, le Bénin aspire à devenir une référence régionale en matière de finance verte. Les crédits carbone, combinés à une transition énergétique inclusive, permettront au pays non seulement de répondre à ses engagements climatiques, mais aussi de générer des revenus substantiels pour investir dans le développement socio-économique.
Des retombées pour les générations futures
Au-delà des discours, le Bénin s’engage sur des résultats concrets. Les financements verts mobilisés serviront à renforcer la résilience des communautés vulnérables face aux impacts du changement climatique, tout en créant des opportunités d’emploi dans des secteurs durables. Cette dynamique, articulée autour d’un partenariat public-privé, pose les bases d’un développement économique équitable et respectueux de l’environnement.
À la COP29, le Bénin n’a pas seulement exposé une vision : il a démontré qu’un pays africain peut innover et influencer positivement le paysage mondial de la lutte contre le changement climatique. Une preuve supplémentaire que la finance verte, lorsqu’elle est judicieusement exploitée, peut devenir un moteur puissant de transformation pour les nations en développement.
Views: 19