Le Mali prévoit de collecter 750 milliards de francs CFA (1,2 milliard de dollars) d’ici la fin du premier trimestre 2025, grâce à une refonte stratégique de son secteur minier. Cette annonce a été faite par le ministre des Finances, Alousseni Sanou, lors d’une session du Conseil national de transition, l’organe législatif du pays.
Selon Alousseni Sanou, 500 milliards de francs CFA ont déjà été encaissés en décembre 2024, issus d’accords avec plusieurs entreprises minières. Ces fonds constituent une avancée majeure dans la quête du Mali pour combler un déficit fiscal important découvert récemment. Le ministre a précisé que le solde des recettes prévues sera versé d’ici le 31 mars 2025.
Cette nouvelle dynamique a été rendue possible grace à la restructuration significative de l’industrie minière, en réponse à un déficit estimé à 300 milliards de francs CFA sur les 600 milliards initialement attendus dans les recettes de l’État.
La réforme s’est matérialisée par l’adoption d’un nouveau code minier en 2023, obligeant les entreprises à s’acquitter d’arriérés fiscaux et de dividendes impayés. L’entreprise australienne Resolute Mining Ltd. a ainsi accepté de payer 160 millions de dollars pour résoudre un différend fiscal après que le gouvernement a temporairement arrêté son directeur général.
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D’autres entreprises, telles que B2Gold Corp. et Allied Gold Corp., ont également conclu des accords dont des paiements de règlement et des projets d’expansion pour leurs mines respectives à Fekola et Sadiola.
Cependant, ces mesures ne sont pas sans controverse. Barrick Gold Corp., un des principaux acteurs du secteur, a menacé de cesser ses opérations au Mali en raison de ce qu’elle considère comme une ingérence excessive des autorités. Le gouvernement, pour sa part, accuse la société de devoir 512 millions de dollars en impôts et dividendes impayés.
Outre les arriérés collectés, le Mali cherche à augmenter durablement les recettes de l’État. La nouvelle législation minière accorde désormais à l’État une participation accrue dans les actifs de production, passant de 20 % à 35 %. De plus, le pays perçoit désormais 7,5 % des ventes d’or lorsque les prix dépassent 1 500 dollars l’once, renforçant ainsi ses revenus en période de hausse des cours.
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