lundi 18 novembre 2024

Béninoiserie, tu dis ? Voyons voir…

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Ah, la fameuse béninoiserie ! Ce mot, souvent prononcé avec une pointe de dédain, comme si on fredonnait un vieux tube qu’on aimerait bien rayer du disque national. Pour certains, c’est presque un art de vivre, un cocktail savamment dosé de petites jalousies, de querelles de voisinage, et d’un soupçon de rivalités mesquines. Mais entre nous, ce trait est-il vraiment unique au Bénin ? Spoiler : absolument pas.

On dit qu’au Bénin, on aime tirer les autres vers le bas, histoire qu’aucun ne grimpe trop haut. Mais tentez donc de faire la même remarque à un Français, et il vous sortira illico la métaphore des “crabes dans un panier”. Allez voir un Italien, et il vous racontera les fameuses querelles de clocher.

Et n’évoquons même pas les Anglais, qui, avec un sarcasme aiguisé comme un couteau de boucher, taillent leur prochain en fines lamelles ! Autant dire que ces petites rancunes et jalousies ne sont ni béninoises ni africaines ; elles sont humaines, universelles, peut-être même gravées dans nos gènes. Un jour, qui sait, l’UNESCO en fera peut-être un patrimoine mondial de l’humanité !

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Alors pourquoi, me direz-vous, cette insistance à se flageller nous-mêmes ? Pourquoi cette « béninoiserie » est-elle désignée comme une anomalie, un travers spécifique à notre coin de la planète ? Peut-être parce qu’il est souvent plus facile de s’autocritiquer que de reconnaître dans les autres ce qui nous dérange chez nous. Nous exécrons certaines choses chez nous sans toujours nous rendre compte qu’elles existent partout ailleurs, parfois en pire.

Prenons un peu de recul, chers compatriotes ! Allez flâner hors de nos frontières, respirez l’air d’autres cultures. Vous constaterez bien vite que chaque pays a ses petits travers, ses douceurs amères. En Asie, ces mesquineries sont souvent enrobées d’un sourire poli, comme une sucrerie épicée. En Amérique, elles s’affichent avec un certain aplomb, sans complexe. Et au Bénin ? Eh bien, elles se teintent de convivialité, comme un bon plat d’igname pilée : ça pique un peu, mais ça réchauffe et ça nourrit.

Et si, au lieu de brandir la « béninoiserie » comme un boulet, on s’en amusait ? Pourquoi ne pas en faire un label, un petit emblème de notre humanité colorée et imparfaite ? Après tout, l’imperfection est ce qui nous rend profondément… humains. Une société aseptisée, sans ses petites tensions, ses éclats de rire aigre-doux et ses contradictions, serait, avouons-le, d’un ennui mortel. Qui aurait envie d’y vivre ?

Alors, cessons cette auto-flagellation excessive. Apprenons à rire de nos travers, à en faire une source de légèreté et de réflexion. Et si quelqu’un insiste encore sur cette fameuse « béninoiserie », rappelez-lui que ce qu’il critique chez les autres n’est peut-être rien de plus qu’un miroir de ses propres failles. Et finalement, c’est un peu ça, l’humour : se voir dans le regard de l’autre et apprendre à sourire, même – et surtout – de soi.

Et pour conclure, peut-être qu’on pourrait essayer de faire mieux, chacun à son niveau. Un peu plus de bienveillance, un peu moins de jugement. Apprenons à applaudir la réussite de l’autre plutôt que de la jalouser, à voir dans la critique une opportunité d’amélioration plutôt qu’une pique personnelle. Car, au fond, une société forte est celle où chacun encourage l’autre à grandir. Et si nous faisions de la “béninoiserie” un synonyme de solidarité et de bienveillance ?

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