Baku, Azerbaïdjan – Ce lundi 11 novembre marque l’ouverture officielle de la Cop29, la Conférence des Parties sous l’égide de l’ONU, organisée cette année en Azerbaïdjan. Pendant près de deux semaines, dirigeants mondiaux, ministres de l’environnement, représentants de la société civile et acteurs du secteur privé se réuniront pour négocier des actions climatiques cruciales. Au cœur des discussions, la finance climatique, devenue indispensable pour permettre aux pays en développement de faire face aux effets croissants des changements climatiques.
Les dirigeants mondiaux au rendez-vous
La première étape de la Cop29 verra l’arrivée d’une centaine de dirigeants mondiaux pour poser les bases des négociations avant de céder la place à leurs représentants. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, et Mukhtar Babayev, ministre de l’Écologie et président désigné de la Cop29, sont au centre de l’attention. Bien que le régime d’Aliyev soit controversé pour des questions de droits humains et de corruption, il cherche à redorer son image en positionnant l’Azerbaïdjan comme un acteur engagé dans la transition énergétique. Babayev, ancien cadre de l’industrie pétrolière, se démarque par ses compétences diplomatiques et jouit d’une bonne réputation auprès des pays développés et en développement.
La question cruciale : La finance climatique
Les pays en développement réclament des engagements financiers concrets de la part des nations riches, insistant sur le fait que des milliers de milliards de dollars sont nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux événements climatiques extrêmes. António Guterres, secrétaire général de l’ONU, se positionne comme le porte-voix des pays les plus vulnérables, exhortant les grandes puissances à honorer leurs engagements.
Une influente présence féminine
Marina Silva, ministre de l’Environnement du Brésil, assurera la présence de son pays, puisque le président Luiz Inácio Lula da Silva est attendu pour la Cop30 en Amazonie, l’an prochain. Silva aura la tâche de préparer le terrain en encourageant les nations à soumettre des contributions nationales (NDCs) ambitieuses avant la conférence de Belem. De même, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, apportera sa voix puissante pour dénoncer l’inaction des grandes puissances émettrices et plaidera pour une réforme des institutions financières internationales.
La position de la Chine et des États-Unis
La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, sera représentée par Liu Zhenmin, son nouveau porte-parole climatique. Bien que la Chine se présente toujours comme un pays en développement, elle fait face à une pression croissante de la part des États-Unis et de l’Union européenne pour prendre des engagements financiers en faveur des pays vulnérables. John Podesta, successeur de John Kerry en tant qu’envoyé spécial américain pour le climat, cherche un équilibre avec la Chine, notamment pour avancer sur la réduction des émissions de méthane.
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Les acteurs financiers en jeu
Avec la finance climatique au cœur de la Cop29, le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, est sous le feu des projecteurs. Bien qu’il ait exprimé sa volonté de soutenir les réformes nécessaires, les pays en développement attendent des actions concrètes et de nouveaux engagements de financement. La Banque mondiale tiendra une conférence de promesses en décembre, mais Banga devra convaincre que des réformes sont en cours.
La vision européenne et la nouvelle équipe du Royaume-Uni
Du côté de l’Union européenne, le commissaire au climat, Wopke Hoekstra, mènera les négociations, bien que le soutien politique interne se divise face à des préoccupations budgétaires croissantes. Pour le Royaume-Uni, Ed Miliband, secrétaire d’État à l’Énergie et au Zéro Net, sera de retour en tant que négociateur principal, tandis que le premier ministre Keir Starmer, présent à la Cop29, dévoilera de nouveaux objectifs climatiques ambitieux et devrait rassurer sur les engagements financiers du Royaume-Uni envers les pays en développement.
Le poids des “Hommes Forts” mondiaux
Il est peu probable que des figures controversées telles que Vladimir Poutine, Narendra Modi, ou Nicolás Maduro soient présentes, bien que des pressions internationales persistent. Poutine, bien qu’absent, garde une influence dans les coulisses, notamment à travers l’approvisionnement énergétique de l’Europe, qui continue de dépendre partiellement du gaz russe.
La Cop29 s’annonce comme une conférence cruciale. Les voix des pays en développement, des figures militantes comme Mia Mottley et Marina Silva, et des organisations internationales résonnent avec une force nouvelle, exigeant que des actions concrètes accompagnent enfin les promesses de transition énergétique et de justice climatique. Dans un monde où les défis environnementaux s’accentuent, ces discussions pourraient bien dessiner les contours d’un avenir durable – ou accentuer les fractures déjà béantes entre Nord et Sud.
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