La 29ème Conférence des Parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s’ouvre aujourd’hui à Bakou, en Azerbaïdjan, jusqu’au 22 novembre 2024. Cet événement, qui rassemble des leaders politiques, des représentants d’entreprises et des membres de la société civile, représente une occasion décisive pour redoubler d’efforts face à la crise climatique mondiale. Sur fond de vagues de chaleur record et de catastrophes climatiques, COP29 se fixe un objectif essentiel : investir pour assurer la durabilité et la résilience de la planète.
Financer l’adaptation et l’atténuation : un enjeu crucial
Avec des besoins financiers estimés à des milliers de milliards de dollars pour permettre une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et protéger les communautés vulnérables, COP29 met un accent particulier sur la finance climatique. Ce financement vise non seulement à limiter le réchauffement global à 1,5 °C, objectif phare de l’Accord de Paris, mais aussi à renforcer les efforts d’adaptation des pays les plus touchés par les effets du changement climatique.
Les discussions de cette COP se concentrent sur la création d’un objectif quantifié collectif (NCQG) pour la période post-2025, en se basant sur l’engagement des 100 milliards de dollars par an, pris en 2009, pour soutenir les pays en développement. Cette année, un accent particulier sera mis sur le financement des pertes et dommages, à travers la mise en place du Fonds pour les pertes et dommages initié lors de la COP27, et qui doit être opérationnel afin d’aider les pays confrontés aux conséquences les plus graves du changement climatique.
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Controverses autour du lieu de la conférence
La décision de tenir COP29 en Azerbaïdjan, un des principaux producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, a suscité des critiques. Certains acteurs de la société civile, ainsi que des défenseurs des droits humains, estiment que cela « verdit » l’image du gouvernement azerbaïdjanais, souvent critiqué pour son autoritarisme et ses liens avec la corruption. Par ailleurs, les droits de l’Homme et la liberté d’expression restent des préoccupations majeures pour les défenseurs des droits, notamment en raison de la répression de certains militants environnementaux et journalistes en amont de la conférence.
Objectifs et nouvelles priorités pour un avenir climatiquement résilient
Parmi les principaux objectifs de COP29 figure l’actualisation des contributions déterminées au niveau national (CDN), que chaque pays est appelé à soumettre d’ici 2025. Ces plans, s’ils sont bien conçus, ne serviront pas seulement à limiter le réchauffement, mais agiront également comme des leviers d’investissement pour les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Les efforts se concentreront également sur l’accélération de la transition énergétique. Des initiatives telles que le développement des marchés pour l’hydrogène vert, l’élimination progressive du charbon et le renforcement des énergies renouvelables figurent parmi les actions proposées. COP29 entend aussi promouvoir la justice climatique en accompagnant les communautés dépendantes des énergies fossiles, en favorisant des transitions justes et équitables.
Une réponse intégrée aux crises climatiques et de développement
Dans un contexte où les pays en développement subissent les pires impacts du changement climatique, COP29 met un point d’honneur à renforcer les partenariats public-privé. En plus des financements publics, la conférence cherche à mobiliser le secteur privé pour des investissements durables. Des mécanismes de financement innovants, comme les financements mixtes et les échanges de dettes contre la nature, sont explorés pour allouer davantage de fonds sans alourdir la dette des pays vulnérables.
Le programme de la conférence aborde des thématiques allant de la sécurité alimentaire et hydrique, à l’urbanisation et au transport durable. Avec des journées thématiques dédiées aux jeunes, à la santé et à la digitalisation, COP29 ambitionne de créer un espace de réflexion et d’action pour un développement durable global. Des initiatives telles que la première journée de la digitalisation visent à intégrer les nouvelles technologies dans les solutions climatiques, tout en renforçant la transparence dans les décisions d’investissement.
La COP29, placée sous la présidence de Mukhtar Babayev et organisée sous la direction de Samir Nuriyev, marque un tournant décisif pour les actions climatiques globales. En misant sur un engagement accru et des investissements financiers substantiels, les parties espèrent tracer la voie d’un avenir durable et équitable pour tous, malgré les défis politiques et économiques. Plus qu’une simple conférence, COP29 aspire à être le socle d’une transformation mondiale pour répondre aux crises climatiques et humanitaires de notre époque, en plaçant la résilience et la justice climatique au cœur de l’agenda international.
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