jeudi 14 novembre 2024

Afrique : Cessons d’attendre des autres ce que nous pouvons faire nous-mêmes

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À peine réélu, Donald Trump retourne à la Maison Blanche et déjà, la question se pose : qu’est-ce que cela va changer pour l’Afrique ? Mais avant de s’interroger sur l’impact de ce nouvel épisode dans la politique américaine, prenons un moment pour observer une réalité plus fondamentale : l’administration Biden n’a rien fait d’extraordinaire pour l’Afrique. Pas plus que l’administration Obama, ni aucune autre avant elle.

Les promesses d’aide, de développement ou de partenariat se succèdent, mais le bilan reste maigre, si ce n’est inexistant. Alors, pourquoi continuer à nourrir des attentes démesurées envers des puissances étrangères, quand l’Histoire nous enseigne que seuls les peuples eux-mêmes sont maîtres de leur destin ?

Le retour de Trump apporte une clarté brutale, mais salutaire : la priorité des États-Unis restera l’Amérique. America First, cette doctrine nationaliste qui semble froide et égocentrique, a le mérite d’être honnête.

Ce pragmatisme sans fard tranche avec l’hypocrisie parfois teintée de paternalisme des discours humanistes et philanthropiques de certains dirigeants occidentaux. D’ailleurs, n’est-il pas temps pour l’Afrique de s’émanciper du mythe de l’ami bienveillant ? En fin de compte, chaque nation priorise ses propres intérêts – il serait naïf de penser que la situation est différente ailleurs.

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Face à un monde en recomposition, où les alliances se redéfinissent et où les puissances traditionnelles vacillent, l’Afrique ne peut plus se permettre de se reposer sur des dépendances économiques ou politiques héritées. Les défis sont là, pressants : autonomiser le continent, renforcer son intégration économique, affirmer son unité.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est un levier crucial pour atteindre ces objectifs. En favorisant les échanges intra-africains, nous pouvons enfin desserrer l’étau des dépendances extérieures et renforcer la résilience de nos économies.

Il est essentiel de s’inspirer des réussites de certaines nations du sud global, qui ont su émerger grâce à un leadership audacieux, une gouvernance solide et une véritable accountability.

Nous devons cesser de tolérer la corruption et le manque de responsabilité chez nos propres dirigeants. Des mots comme transparence, responsabilité, et intégrité ne doivent pas rester de simples slogans mais devenir les piliers d’une renaissance africaine.

Dans cette quête d’indépendance et de prospérité, il ne s’agit pas de renier toute coopération avec l’étranger. L’Afrique peut, et doit, dialoguer avec les grandes puissances, mais sur un pied d’égalité et non en position de dépendance.

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Les partenariats économiques ou diplomatiques doivent servir nos intérêts, en fonction de nos priorités. Il est temps de redéfinir les termes de notre participation aux instances internationales, où l’Afrique, souvent marginalisée, doit faire entendre une voix forte et unie.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la jeunesse africaine. Avec une population jeune, vibrante et créative, l’Afrique possède un potentiel immense. Investir dans l’éducation, l’innovation, et l’entrepreneuriat est un pari sur l’avenir qui nous permettra de nous affranchir définitivement des logiques de dépendance.

Cette jeunesse n’a pas besoin de l’aide paternaliste des grandes puissances, mais d’opportunités pour déployer son potentiel. Elle peut devenir le moteur d’une transformation continentale qui, loin d’être un rêve, pourrait devenir la réalité d’une Afrique émancipée et prospère.

L’élection de Trump ne devrait pas être une source d’angoisse ou d’attentes pour l’Afrique. Au contraire, elle est une invitation à tourner notre regard vers nous-mêmes. Les défis de l’Afrique ne seront pas résolus depuis Washington, Bruxelles ou Pékin, mais ici, sur notre sol, par les Africains.

L’heure est venue de prendre notre destin en main, de refuser la tutelle des autres, et de bâtir une Afrique forte, résiliente et autonome. Car, comme le dit un proverbe africain, “seul un arbre bien enraciné peut affronter la tempête”. Que l’Afrique soit cet arbre, ancré dans ses valeurs et prêt à s’élever vers un avenir qu’elle aura elle-même façonné.

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