Sous le soleil brûlant de Cotonou, l’ombre d’un troisième mandat semble hanter les esprits. En dépit des multiples déclarations du Président Patrice Talon affirmant son refus d’une telle prolongation, certains sont persuadés qu’il prépare en secret un stratagème pour s’accrocher au pouvoir. Mais d’où vient cette obsession du « troisième mandat » ?
Les sceptiques et critiques de Talon pointent du doigt des signaux qu’ils interprètent comme des manœuvres subtiles : nominations d’alliés à des postes stratégiques, réformes électorales et institutionnelles, poursuite des grands travaux.
Pour eux, tout est matière à suspicion, jusqu’à son silence relatif sur la question du leadership politique après lui. La méfiance est telle que même la mise en place de projets d’envergure pour l’économie ou les infrastructures est analysée sous le prisme de cette supposée ambition cachée.
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Mais peut-on vraiment parler d’un troisième mandat quand rien, dans la Constitution, ne le permet ? La loi béninoise, depuis les réformes de 2019, semble pourtant suffisamment claire sur les limites de la présidence. Le Parlement béninois, souvent qualifié de monocolore, avait pourtant adopté la révision constitutionnelle qui prévoit qu’un président ne pourra pas exercer « plus de deux mandats dans sa vie ».
Alors, où se trouve la frontière entre légitime vigilance et paranoïa politique ? À une époque où les rumeurs circulent à la vitesse de la lumière, où la méfiance est devenue une seconde nature, il est facile de voir des complots partout. Et peut-être est-ce justement là la grande ruse de notre époque : plus besoin d’actes réels, il suffit d’une suspicion pour embraser les esprits et nourrir les chroniques les plus grinçantes.
« Chroniques grinçantes, Vérité éclatante. »
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