Le 22 octobre 2024, la ville de Kazan, située sur les rives de la Volga, devient le centre d’attention mondiale avec l’ouverture du sommet des BRICS, une alliance stratégique entre des pays émergents.
Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, Vladimir Poutine accueille cet événement diplomatique avec l’objectif de montrer que la Russie, malgré les sanctions et les tentatives d’isolement de l’Occident, reste un acteur influent sur la scène internationale.
Les BRICS, acronyme regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ont été rejoints cette année par quatre nouveaux membres : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. Cette expansion témoigne de l’attrait croissant du groupe pour les pays du Sud global.
Depuis le sommet de Johannesburg en août 2023, plus de trente nations, dont la Thaïlande, la Malaisie et même la Turquie, ont exprimé leur intérêt pour rejoindre cette alliance, renforçant son caractère incontournable.
Vladimir Poutine, en quête de légitimité sur la scène internationale, voit dans ce sommet une opportunité de contrecarrer la politique d’isolement imposée par les États-Unis et leurs alliés.
Il entend prouver que la Russie, loin d’être un paria, conserve des partenaires stratégiques, notamment la Chine, l’Iran et la Turquie, avec lesquels il intensifie les relations commerciales et militaires.
Pour Poutine, ce sommet des BRICS est une sorte de G20 alternatif, où il cherche à promouvoir un ordre mondial multipolaire.
Lire aussi : Un Béninois assassiné en Russie : L’indignation sur la toile
Cette volonté de créer une alternative à l’hégémonie occidentale se matérialise également dans les discussions autour de la dédollarisation des échanges commerciaux.
La Russie, frappée par des sanctions financières, plaide pour un système de paiement alternatif à SWIFT, favorisant l’utilisation du yuan chinois.
Le sommet est également l’occasion de renforcer les liens bilatéraux entre la Russie et ses partenaires. Poutine a prévu un marathon diplomatique avec une série de rencontres, notamment avec le président chinois Xi Jinping et le premier ministre indien Narendra Modi.
Le président iranien Massoud Pezeshkian, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sont également attendus à Kazan, dans une ville placée sous haute sécurité.
Malgré l’absence remarquée du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, qui a envoyé son ministre des Affaires étrangères, le Kremlin considère l’événement comme un succès diplomatique majeur.
Les discussions porteront sur des sujets clés, tels que la guerre en Ukraine, la montée des tensions au Moyen-Orient et le développement d’un système de paiement international propre aux BRICS.
Le sommet de Kazan marque ainsi un moment crucial dans la quête de la Russie pour démontrer qu’elle n’est pas isolée, tout en renforçant l’influence des BRICS comme une force émergente dans la réorganisation de l’ordre mondial.
Views: 7
