La pauvreté s’aggrave de manière alarmante au Nigeria, selon un rapport récemment publié par la Banque mondiale. En 2024, plus de 129 millions de Nigérians vivent sous le seuil de pauvreté, soit 56 % de la population.
Une augmentation frappante de 15 % par rapport à 2018, où 40,1 % des Nigérians étaient dans une situation similaire. Cette montée de la pauvreté, exacerbée par les réformes économiques du président Bola Ahmed Tinubu, alerte sur l’urgence de mesures plus efficaces.
Les réformes économiques au cœur du débat
Le rapport souligne les réformes controversées menées par Tinubu depuis son accession à la présidence en 2023. Parmi elles, la suppression des subventions sur l’essence et l’harmonisation des taux de change pour le naira.
Ces décisions ont provoqué une multiplication par cinq du prix de l’essence, aggravant les conditions de vie des citoyens déjà vulnérables. L’inflation galopante, en hausse de 30 %, a en outre fragilisé l’économie nationale et accentué les inégalités sociales.
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Une pauvreté urbaine en pleine explosion
La Banque mondiale tire également la sonnette d’alarme sur la pauvreté urbaine, qui a presque doublé en un an. Même les régions qui bénéficiaient jusqu’ici d’un développement supérieur par rapport à d’autres États fédérés commencent à souffrir.
Selon Benjamin Augé, spécialiste du Nigeria à l’Institut français des relations internationales (Ifri), cette situation met en lumière des inégalités de plus en plus marquées à l’échelle nationale.
Des ressources étatiques insuffisantes pour une crise économique croissante
Avec un budget de seulement 30 milliards de dollars pour un pays de plus de 200 millions d’habitants, le Nigeria peine à faire face aux besoins de sa population.
Comparativement, la Côte d’Ivoire, qui dispose d’un budget similaire, compte huit à neuf fois moins d’habitants. Ce décalage illustre l’incapacité de l’État nigérian à stimuler une économie déjà fragilisée par la baisse des revenus pétroliers et une insécurité omniprésente.
Face à cette situation critique, l’appel à une révision des politiques économiques et à une meilleure gestion des ressources semble inévitable pour sortir le pays de la spirale de pauvreté dans laquelle il s’enfonce.
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