Le Kenya traverse une période de turbulence politique alors que la Haute Cour a suspendu, vendredi 18 octobre, le remplacement du vice-président destitué, Rigathi Gachagua.
Ce dernier avait été écarté de ses fonctions après une procédure inédite, ouvrant la voie à la nomination de Kithure Kindiki, ministre de l’Intérieur, à son poste.
Toutefois, cette nomination, validée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, a été suspendue jusqu’au 24 octobre par une ordonnance de justice, à la suite d’un recours introduit par les avocats de Gachagua.
La destitution de Rigathi Gachagua, 59 ans, marque une première dans l’histoire du Kenya. Accusé de « violation grave » de la Constitution, de menaces envers les juges et de pratiques de division ethnique, il a été reconnu coupable par le Sénat après une motion largement adoptée par l’Assemblée nationale une semaine plus tôt.
Le vice-président a toutefois contesté la procédure, qu’il qualifie de “complot” aux motifs politiques, dénonçant une tentative précipitée de l’écarter du pouvoir.
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La bataille judiciaire s’est intensifiée lorsque Rigathi Gachagua, hospitalisé pour des douleurs thoraciques juste avant son audience au Sénat, n’a pu se défendre.
Ses avocats, invoquant la violation de son droit à un procès équitable, ont réclamé le report du vote. Cependant, la procédure s’est poursuivie et la destitution a été validée.
Le lendemain, ses avocats ont introduit une requête pour bloquer son remplacement, obtenant ainsi une suspension temporaire de la décision du Sénat. Ce blocage juridique renforce l’incertitude autour de la situation politique du pays.
La Haute Cour a décidé d’examiner en profondeur les allégations soulevées concernant le caractère anticonstitutionnel de cette destitution avant d’autoriser ou non la nomination de Kithure Kindiki. Le verdict final est attendu après le 24 octobre, laissant la présidence de William Ruto face à une crise institutionnelle majeure.
Rigathi Gachagua, malgré son état de santé, a réitéré son intention de se battre « jusqu’au bout » pour faire annuler cette décision.
Tandis que ses soutiens dénoncent une manipulation politique, ses opposants mettent en avant la gravité des accusations portées contre lui.
Ce feuilleton politique tient en haleine une nation déjà polarisée.
À suivre …
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