Le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment achevé une mission en Centrafrique dans le cadre de sa facilité élargie de crédit, mettant en lumière une révision à la baisse des perspectives économiques du pays.
Alors qu’en avril dernier, le FMI prévoyait une croissance de 1,3 % pour 2024, les nouvelles estimations publiées fin septembre-début octobre révèlent une prévision plus pessimiste, ramenée à 1 %. Parmi les raisons évoquées, les prix « exorbitants » des carburants à la pompe, qui continuent de freiner l’activité économique du pays.
Des défis persistants pour l’économie centrafricaine
Malgré des progrès notables dans le maintien de la paix, salués par le FMI, le pays reste confronté à des obstacles structurels qui freinent son développement économique.
Le climat des affaires reste peu attractif, avec une insécurité encore présente dans certaines régions, notamment les zones minières. À cela s’ajoute une incertitude réglementaire qui décourage les investissements.
L’approvisionnement en électricité demeure un autre défi majeur, entravant le fonctionnement des entreprises et des services publics. Par ailleurs, les retards dans l’acheminement des carburants via le fleuve Oubangui aggravent la situation, contribuant à l’envolée des prix à la pompe.
Le FMI n’a pas manqué de souligner que les prix des carburants en Centrafrique sont actuellement parmi les plus élevés au monde, un fardeau pour les ménages et les entreprises.
Lire aussi : Le FMI accompagne le Sénégal dans l’audit de sa dette pour renforcer la confiance des investisseurs
Réformer le secteur pétrolier : une nécessité urgente
Le secteur pétrolier est au cœur des préoccupations, notamment après qu’un rapport de la société civile a dénoncé les pertes fiscales causées par l’attribution du monopole d’importation des produits pétroliers à l’entreprise camerounaise Neptune. Cette situation accentue les tensions économiques, en particulier avec l’augmentation des coûts d’importation.
Face à cette situation, le FMI exhorte le gouvernement centrafricain à accélérer les réformes dans le secteur pétrolier. L’objectif est clair : réduire les frais d’importation, accroître les recettes de l’État et, surtout, alléger le fardeau des populations et des entreprises.
Le Fonds appelle également à une modernisation des institutions financières, en demandant notamment l’intégration de la direction générale du Trésor dans le système d’information financière, ainsi que la généralisation de la taxation électronique dans les douanes et les impôts.
L’avenir économique de la Centrafrique sous haute surveillance
Les réformes recommandées par le FMI, si elles sont mises en œuvre, pourraient offrir un répit à l’économie centrafricaine.
Toutefois, la mise en place de ces mesures dépendra largement de la stabilité politique et des avancées dans la lutte contre l’insécurité. Le pays devra surmonter ces défis pour espérer une relance économique durable.
Avec cette révision à la baisse des perspectives de croissance, la Centrafrique se trouve à la croisée des chemins. Les décisions prises dans les mois à venir seront déterminantes pour redresser l’économie et améliorer les conditions de vie de la population.
Views: 295