vendredi 18 octobre 2024

Arrestation de Kémi Seba : Un dossier sensible entre les mains de la justice militaire

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Le militant décolonial Kémi Seba, bien connu pour ses prises de position radicales contre l’impérialisme occidental en Afrique, a été arrêté à Paris en pleine journée le lundi 14 octobre.

Cette interpellation, menée par les agents de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), suscite de vives réactions et marque une nouvelle étape dans le bras de fer entre l’activiste et les autorités françaises.

Une arrestation controversée

Selon les premières informations, Kémi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, était en possession d’un passeport diplomatique nigérien au moment de son arrestation.

Son avocat, Juan Branco, a rapidement pris la parole lors d’une conférence de presse organisée près du siège de la DGSI pour dénoncer ce qu’il qualifie de “manœuvre politique”.

Selon Branco, l’activiste est accusé d’“intelligence avec une puissance étrangère”, une infraction grave qui concerne généralement des actes de collaboration ou de communication avec des entités étrangères susceptibles de nuire à la sécurité nationale.

L’affaire prend une tournure particulière car c’est la section AC3 du parquet de Paris qui est désormais en charge de l’enquête.

Cette division, spécialisée dans les affaires militaires et les atteintes à la sûreté de l’État, a l’habitude de traiter des dossiers extrêmement sensibles, souvent en lien avec la sécurité nationale.

Lire aussi : Kémi Seba : Le révolutionnaire à géométrie variable

Une justice militaire pour un militant controversé

L’implication de la section AC3 dans cette affaire témoigne de la gravité des accusations portées contre Kémi Seba. Cette juridiction spécifique est régulièrement saisie pour des dossiers touchant aux menaces contre la souveraineté et la sécurité de la France.

Dans le cas de Kémi Seba, plusieurs hypothèses circulent quant à la nature exacte des faits qui lui sont reprochés, mais aucun détail précis n’a encore été rendu public.

Pour rappel, Kémi Seba est une figure controversée, souvent critique envers la France, notamment sur des sujets comme le franc CFA, qu’il qualifie de “monnaie coloniale”.

Sa lutte pour la décolonisation de l’Afrique et son activisme panafricaniste lui ont valu une large audience sur le continent, mais aussi une surveillance accrue de la part des services de renseignement en Europe et en Afrique de l’Ouest.

Des réactions en chaîne

Depuis son arrestation, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une tentative d’intimidation politique.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités et militants panafricanistes ont exprimé leur soutien à Kémi Seba, voyant en lui un symbole de la lutte pour l’émancipation africaine face aux puissances occidentales.

Le Niger, dont il détenait le passeport diplomatique au moment de son arrestation, n’a pas encore officiellement réagi à cette affaire, mais certains observateurs estiment que cette dimension diplomatique pourrait compliquer encore davantage le dossier.

La suite de cette affaire sera scrutée de près, tant en France qu’en Afrique, où Kémi Seba reste une figure contreversée .

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