Le 12 octobre, la ville de Hambourg en Allemagne a été le théâtre d’une manifestation organisée par le groupe islamiste Muslim Interaktiv, rassemblant plus de 2 000 participants pour revendiquer l’instauration d’un califat islamique.
Selon des sources relayées par le Jerusalem Post, cette mobilisation, qui a provoqué une vague de réactions en Allemagne et au-delà, visait également à réclamer l’application de la charia.
Appels à la fin de « l’ordre colonial »
Dans un contexte marqué par des tensions sur l’islam politique en Europe, les manifestants ont répondu à l’appel de Muslim Interaktiv, qui avait utilisé les réseaux sociaux pour inciter à cette mobilisation.
Dans une publication Instagram, l’organisation affirmait vouloir lutter contre ce qu’elle qualifie de « l’ordre colonial » en appelant à la création d’un califat islamique.
Selon le groupe, un tel califat permettrait la coexistence pacifique des juifs, chrétiens et musulmans, en insistant sur l’idée de vivre ensemble dans la paix, sous l’autorité d’un régime islamique.
Réactions politiques et condamnations
Cette manifestation n’est pas un événement isolé. Déjà, au printemps dernier, Muslim Interaktiv avait organisé des rassemblements similaires à Hambourg, scandant des slogans comme « Allahu akbar » et appelant à la mise en place d’un califat.
Ces événements avaient suscité l’indignation de nombreux responsables politiques allemands, dont certains avaient demandé l’interdiction de manifester pour de tels groupes prônant la fin de l’ordre démocratique.
Le gouvernement allemand, vigilant face à ces manifestations, a exprimé de vives critiques. Des appels à des mesures plus strictes à l’encontre de ces groupes se sont multipliés, tant au niveau local que fédéral.
Tommy Robinson, militant identitaire britannique, a également réagi en appelant à l’expulsion des participants de la manifestation, exacerbant ainsi les tensions autour de l’immigration et de l’islamisme radical en Europe.
Une mouvance radicale surveillée de près
Le groupe Muslim Interaktiv est perçu comme un proche de l’organisation islamiste Hizb ut-Tahrir (HT), interdite en Allemagne depuis 2003 en raison de ses positions extrémistes.
Selon Andreas Jakobs, spécialiste des mouvements islamistes en Allemagne, Muslim Interaktiv fait partie de ces groupes successeurs qui ont émergé après l’interdiction de HT, avec l’objectif affiché de promouvoir l’instauration d’un califat mondial.
Contrairement à d’autres groupes islamistes, tels que les Frères musulmans, Hizb ut-Tahrir ne cache pas son ambition de rétablir un califat universel, défiant les valeurs démocratiques des pays européens.
Face à cette montée des revendications islamistes, l’Allemagne et ses partenaires européens sont confrontés à un défi de taille : protéger la liberté d’expression et de réunion, tout en luttant contre les discours et les organisations qui menacent les fondements démocratiques de leurs sociétés.
La manifestation de Hambourg, bien que limitée à un cadre local, illustre un phénomène plus large qui suscite des inquiétudes croissantes quant à la montée des extrémismes religieux en Europe.
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