samedi 23 novembre 2024

Sahara occidental : Débats à l’ONU entre autodétermination et initiative marocaine d’autonomie

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Cet après-midi, la Quatrième Commission des Nations Unies, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a poursuivi ses auditions sur la question du Sahara occidental.

Avec pas moins de 157 pétitionnaires inscrits cette année, les discussions ont vu s’affronter les défenseurs du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et les partisans de l’initiative marocaine d’autonomie pour les « Provinces du Sud ».

Une fois de plus, le Front POLISARIO, représentant du peuple sahraoui, a été au cœur des critiques.

Les arguments en faveur de l’initiative marocaine

Pour les partisans de l’initiative marocaine, celle-ci représente la solution la plus réaliste et crédible pour mettre un terme à ce qu’ils qualifient de différend « artificiel » sur le Sahara.

Carlos Ernesto Bustamente, en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a souligné que plus de 115 États membres des Nations Unies soutiennent cette position.

D’autres intervenants, tels que Christophe Boutin, professeur à l’Université de Caen, et l’ex-ministre des Affaires étrangères du Pérou, ont appuyé cette légitimité, en rappelant la reconnaissance de cette souveraineté par des pays comme la France.

L’initiative marocaine, selon ses partisans, garantit le droit à l’autodétermination des populations sahraouies dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc.

M. Bustamente a mis en avant la participation élevée des citoyens sahraouis aux élections législatives de 2021, avec un taux de 70%, symbole d’un engagement politique fort au sein du Royaume. Cette participation, selon lui, démontre la volonté des Sahraouis de renforcer l’unité nationale.

Critiques du Front POLISARIO et des séparatistes

Parmi les principaux détracteurs, Mehmood Ur Rehman Anwar, de l’International Association of Engineers, a dénoncé le Front POLISARIO pour son rôle déstabilisateur dans la région.

Selon lui, le séparatisme, en particulier celui incarné par le POLISARIO, menace non seulement la stabilité du Maroc, mais aussi celle de l’ensemble du Maghreb. Il accuse le groupe de perpétuer la violence et de refuser le dialogue.

D’autres critiques se sont concentrées sur le détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps de réfugiés sahraouis, un problème systématiquement reproché au Front POLISARIO et documenté par des organisations internationales telles que le Programme alimentaire mondial (PAM).

Certains pétitionnaires ont également accusé le Front de recruter des enfants-soldats, une pratique condamnée au niveau international.

Les appels au respect du droit à l’autodétermination

Cependant, les partisans du Front POLISARIO et les défenseurs des droits du peuple sahraoui ont rappelé que le droit à l’autodétermination reste un principe fondamental en droit international.

Vanessa Ramos, de l’American Association of Jurists, et Lorenzo Falchi, maire de la ville italienne de Sesto Fiorentino, ont exhorté l’ONU à organiser un référendum d’autodétermination et à envoyer une mission d’observation au Sahara occidental.

Les critiques du Maroc ont également dénoncé l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental et les restrictions imposées aux observateurs internationaux.

Ana Gomez, représentante au Parlement européen, a évoqué les actes de torture, l’emprisonnement et la répression auxquels sont confrontés les militants sahraouis.

Des perspectives divergentes, des enjeux régionaux

Alors que les débats se poursuivent, l’avenir du Sahara occidental demeure une question complexe, mêlant aspirations d’autodétermination et intérêts régionaux.

Si certains pétitionnaires saluent les investissements du Maroc dans les infrastructures et les services publics des provinces sahariennes, d’autres continuent de plaider pour une reconnaissance internationale du peuple sahraoui et de leur droit à un référendum. La Commission poursuivra ses auditions demain, 10 octobre 2024.

La question du Sahara occidental reste un dossier brûlant au sein des instances internationales, illustrant les tensions entre l’approche marocaine et les revendications sahraouies, avec des implications profondes pour la paix, la sécurité et le développement de la région.

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