Le mardi 8 octobre, le Parlement kényan a voté en faveur de la destitution du vice-président Rigathi Gachagua, marquant une première dans l’histoire politique du pays.
Après une journée de débats intenses, 281 députés se sont prononcés en faveur de cette motion, dépassant largement le seuil des 233 voix nécessaires.
Cette décision, inédite, fait suite à des accusations lourdes pesant sur le vice-président, notamment de corruption, d’incitation à la division ethnique et d’insubordination envers le président William Ruto.
Cependant, avant que cette destitution ne soit effective, le Sénat devra également se prononcer, avec une majorité des deux tiers requise pour valider la décision.
Des accusations rejetées en bloc
Rigathi Gachagua, en rupture avec le président Ruto depuis plusieurs mois, a vigoureusement rejeté les accusations portées contre lui, dénonçant un « complot politique » et qualifiant les accusations de « pure propagande ».
Lors de son intervention devant les députés, le vice-président a présenté un dossier de défense volumineux, élaboré par ses avocats et accompagné de vidéos et de documents pour réfuter chaque accusation.
Il a nié toute implication dans un scandale de corruption concernant l’approvisionnement de moustiquaires et a également rejeté les soupçons liés à l’accumulation d’un patrimoine immobilier évalué à 36 millions d’euros. Il a affirmé que certaines de ces propriétés appartenaient à son frère décédé.
Malgré ses efforts pour se défendre pendant près de deux heures, Rigathi Gachagua n’a pas su convaincre la majorité des députés présents. Le vote a été massif, avec 281 voix en faveur de sa destitution et seulement 44 contre.
Une étape cruciale au Sénat
La procédure de destitution n’est pas encore finalisée. La motion doit maintenant être soumise au Sénat, où elle sera débattue et votée. Pour être validée, elle nécessitera le soutien des deux tiers des sénateurs, une majorité non acquise d’avance.
Le sort politique du vice-président se jouera donc lors de cette étape cruciale. Si le Sénat approuve la destitution, cela pourrait marquer un tournant majeur dans la scène politique kényane et la relation déjà tendue entre le vice-président Gachagua et le président Ruto.
En attendant le vote du Sénat, Rigathi Gachagua continue de clamer son innocence, se présentant comme la victime d’une manœuvre politique visant à le discréditer.
Cette situation met en lumière les tensions internes au sommet de l’État kényan, alors que le pays fait face à d’importants défis économiques et sociaux.
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