Les autorités de la transition au Niger, dirigées par le général Abdourahmane Tiani, viennent d’accomplir une avancée avec la nationalisation de la Banque Islamique du Niger (BIN), une institution leader dans la finance islamique à Niamey.
Cette opération, résultat d’un long processus de cession entamé avant l’arrivée de la junte au pouvoir, témoigne de la volonté des nouvelles autorités d’accroître le contrôle de l’État sur les secteurs stratégiques de l’économie.
La transaction a permis à l’État nigérien d’acquérir 95 % des parts de la BIN, autrefois détenues par des actionnaires historiques tels que la Banque Islamique de Développement (35 %) et sa filiale, Tamweel Africa Holding (57 %).
La part restante, celle de la Banque Islamique du Sénégal, n’a pas encore été cédée. Ce processus de désengagement des actionnaires étrangers avait déjà été amorcé avant le coup d’État du 26 juillet 2023, mais les autorités actuelles ont accéléré les négociations pour conclure l’opération.
La nationalisation de la BIN marque un tournant pour la finance « halal » au Niger, car l’institution est un acteur majeur sur le marché bancaire national. Elle représente également une démonstration de la capacité du gouvernement de transition à mener des actions économiques concrètes, dans un contexte politique marqué par l’incertitude.
Malgré ces changements structurels, Abakar Adoum, l’actuel Directeur Général de la BIN, reste en fonction, conformément à son mandat social en cours.
La principale nouveauté concerne la nomination de Madame Seydou Zeinabou, Inspectrice Principale du Trésor et Directrice Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, à la tête du Conseil d’administration de la banque depuis le 3 novembre 2023.
Cette nationalisation s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement de la souveraineté économique du Niger. Les autorités de la transition cherchent, à travers des initiatives similaires, à stabiliser et consolider les fondements financiers du pays en pleine mutation.
Views: 24
