dimanche 22 septembre 2024

Michel Barnier dévoile son gouvernement : une équipe hétéroclite face à une opposition déterminée

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Le samedi 21 septembre 2024, la France a découvert la composition du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, deux mois et demi après des élections législatives qui n’ont pas permis de dégager de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le nouveau cabinet, composé de 39 ministres, reflète un fragile équilibre entre le camp présidentiel d’Emmanuel Macron et la Droite républicaine, qui s’est assurée des postes stratégiques.

Le gouvernement, annoncé par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, montre quelques prises de la gauche, dont la nomination de Didier Migaud à la Justice, une figure expérimentée des questions budgétaires et de la transparence publique. Cependant, la majorité des postes sont occupés par des personnalités peu connues, comme Antoine Armand à Bercy, un novice à la tête du ministère de l’Économie, ou encore Bruno Retailleau, nouvellement nommé à l’Intérieur.

Stabilité et continuité : Dati et Lecornu maintenus à leurs postes

Dans cette équipe, seuls quelques membres du gouvernement sortant conservent leurs fonctions. Rachida Dati et Sébastien Lecornu restent respectivement à la Culture et aux Armées. Le ministre des Affaires étrangères est désormais Jean-Noël Barrot, issu du MoDem, tandis que la santé, autre priorité du gouvernement, est confiée à Geneviève Darrieussecq.

Des figures controversées et des tensions internes

L’arrivée de certaines personnalités à des postes clés a immédiatement suscité des réactions au sein de la majorité présidentielle. La nomination de Bruno Retailleau à l’Intérieur, figure de la droite conservatrice, a provoqué des remous chez les macronistes et le MoDem. De même, Laurence Garnier, après des critiques sur ses positions conservatrices, a finalement été nommée secrétaire d’État à la Consommation.

Un gouvernement critiqué par les oppositions

L’opposition ne s’est pas fait attendre. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a fustigé un gouvernement « sans légitimité ni futur », qualifiant cette équipe de « retour du macronisme par une porte dérobée ». Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a abondé dans le même sens, dénonçant un gouvernement « sans avenir » et soulignant que son parti détient désormais le pouvoir de le censurer à l’Assemblée.

Les critiques se sont également faites entendre à gauche. Olivier Faure, patron du PS, a dénoncé un « bras d’honneur à la démocratie », tandis que Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, a parlé d’une « humiliation » pour la démocratie.

Des manifestations en demi-teinte

La nomination de Michel Barnier et la composition de son gouvernement ont provoqué une vague de manifestations à travers la France, à l’appel de La France Insoumise et des écologistes. Cependant, ces rassemblements, qui ont réuni quelques milliers de personnes à Paris, Marseille et d’autres villes, sont restés modestes en comparaison des précédentes mobilisations.

Le premier Conseil des ministres est prévu pour ce lundi 23 septembre, mais la question qui demeure est de savoir combien de temps ce gouvernement, déjà contesté, pourra tenir face aux multiples tensions internes et aux critiques de l’opposition.

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