Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, dimanche 6 avril, le rappel immédiat de leurs ambassadeurs en Algérie. Cette décision conjointe fait suite à la destruction d’un drone malien fin mars, que les trois États sahéliens imputent directement à l’armée algérienne.
Selon un communiqué commun, un drone malien de reconnaissance immatriculé TZ-98D s’est écrasé dans la nuit du 31 mars au 1er avril dans la région de Kidal, à environ 9,5 km de la frontière algérienne. Pour les autorités maliennes, les données enregistrées par l’appareil prouvent qu’il n’a jamais quitté l’espace aérien national.
Peu après l’incident, Alger a revendiqué par voie de presse la destruction d’un drone ayant, selon elle, violé son espace aérien sur deux kilomètres. Une version formellement contestée par les trois pays du Liptako-Gourma, qui exigent des « éléments probants » justifiant cette riposte armée.
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Sans réponse depuis 72 heures, Bamako, Ouagadougou et Niamey parlent d’un « acte d’agression prémédité » et dénoncent un silence jugé « coupable » de la part du gouvernement algérien.
Les autorités maliennes accusent également Alger de complicité avec les groupes armés terroristes qui opèrent dans la région. Elles estiment que l’attaque contre leur drone visait à entraver la neutralisation de hauts responsables djihadistes. En riposte, des frappes ont été menées contre plusieurs cibles terroristes dans la zone de Tinzawatène.
Outre le rappel des ambassadeurs, Bamako annonce son retrait du Comité d’État-Major Conjoint (CEMOC), un mécanisme de coordination sécuritaire regroupant notamment le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. Les autorités maliennes prévoient également de porter plainte contre l’Algérie devant les instances internationales.
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