Les États-Unis et l’Ukraine ont trouvé un terrain d’entente lors des pourparlers tenus ce mardi 11 mars à Jeddah, en Arabie saoudite. Washington a annoncé la levée immédiate de la suspension de son aide militaire à Kiev, tandis que l’Ukraine a accepté une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie. Un tournant qui pourrait modifier le cours du conflit, mais dont les implications stratégiques restent incertaines.
Une volte-face américaine sous pression politique
Quelques jours après une rencontre particulièrement tendue entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, les États-Unis ont finalement décidé de lever leur suspension de l’aide militaire et du partage d’informations avec l’Ukraine. Cette décision intervient dans un contexte de pressions croissantes, tant de la part du Congrès que des alliés européens, inquiets des conséquences d’un éventuel désengagement américain du conflit.
Le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Mike Waltz, a souligné un changement d’approche à Washington : « Nous sommes passés de la question de savoir si la guerre va se terminer à celle de savoir comment elle va se terminer. » Un message qui suggère que la Maison-Blanche cherche désormais à accélérer les négociations plutôt qu’à prolonger indéfiniment le soutien militaire à Kiev.
L’Ukraine accepte une trêve sous conditions
De son côté, l’Ukraine a accepté le cessez-le-feu de 30 jours proposé par les États-Unis, à condition qu’il soit appliqué de manière réciproque par la Russie. « Nous voulons tout faire pour parvenir à la paix (…) de manière fiable », a déclaré Volodymyr Zelensky sur X (ex-Twitter), tout en appelant Washington à « convaincre » Moscou de respecter cette trêve.
Ce cessez-le-feu s’accompagne de mesures destinées à renforcer la confiance entre les parties, notamment la libération des prisonniers de guerre et le retour des enfants ukrainiens déportés en Russie. Toutefois, la Russie n’a pour l’instant pas réagi officiellement à cette proposition.
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Une paix en vue ou un simple répit stratégique ?
L’annonce de cet accord a été saluée par plusieurs alliés de l’Ukraine. Le président polonais Donald Tusk y voit « un pas important vers la paix », tandis qu’Emmanuel Macron a exhorté ses partenaires occidentaux à élaborer des « garanties de sécurité crédibles » pour Kiev en cas d’accord avec Moscou.
Mais derrière ces déclarations diplomatiques, plusieurs questions demeurent : ce cessez-le-feu sera-t-il respecté par la Russie ? Est-il une étape vers une véritable négociation de paix ou une simple manœuvre tactique de part et d’autre ?
L’accord de Jeddah prévoit également des discussions sur l’exploitation des minerais ukrainiens, un enjeu économique crucial qui pourrait peser sur la suite des négociations.
Moscou face à un dilemme
La balle est désormais dans le camp du Kremlin. Acceptera-t-il cette trêve et entrera-t-il dans un processus de négociation, ou considérera-t-il ce cessez-le-feu comme un moyen pour Kiev de se réorganiser militairement ?
Si Washington a décidé de reprendre son aide, c’est aussi pour maintenir son levier sur le conflit et éviter que l’Ukraine ne se retrouve contrainte d’accepter des conditions dictées par la Russie.
Le conseiller de Trump, Marco Rubio, a d’ailleurs précisé que les États-Unis et l’Ukraine allaient nommer des négociateurs en vue d’un accord de paix, une initiative qui devra désormais se confronter à la position russe.
En attendant, le front ukrainien reste suspendu à la réaction du Kremlin.
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