jeudi 6 mars 2025

Burkina Faso : un contrôleur financier devant la barre pour détournement de fonds au ministère de la Justice

Partager

Un détournement de fonds impliquant un haut fonctionnaire du ministère de la Justice et des Droits humains secoue l’opinion publique. JL, contrôleur des services financiers en poste dans ce ministère, comparaissait ce mercredi devant le tribunal pour avoir soustrait frauduleusement la somme de 15 202 500 francs CFA.

Une reconnaissance sans détour

À la barre, le prévenu n’a pas cherché à nier les faits. Il a admis sans détour avoir détourné ces fonds, tout en plaidant pour la clémence du tribunal. “C’est ça que j’ai pris”, a-t-il confessé, expliquant que l’argent provenait des reliquats des frais de déplacement du ministre sur les années 2022 et 2023.

Selon ses déclarations, chaque mission du ministre, qu’elle soit nationale ou internationale, nécessitait l’émission d’un chèque pour couvrir les dépenses de la délégation. Toutefois, en cas d’annulation ou de modification des voyages, des sommes restaient inutilisées. Plutôt que de les reverser immédiatement au Trésor, JL affirme les avoir conservées dans un coffre, assurant que ces fonds servaient parfois à pré-financer certaines activités ministérielles.

LIRE AUSSI : Burkina Faso : un sergent radié de l’armée pour une raison insolite

Un usage personnel des fonds publics

Interrogé sur l’usage qu’il a fait de cet argent, JL s’est contenté d’évoquer des “soins”, sans plus de précisions. Face à cette justification évasive, le président du tribunal a tranché d’une question cinglante : “Est-il permis de se servir dans les caisses de l’État ?”. Une interrogation à laquelle l’accusé a répondu par la négative, reconnaissant implicitement l’illégalité de son acte.

Un réquisitoire sévère du Parquet

Pour ces faits de détournement de deniers publics, le procureur a requis une peine de 11 ans de prison, dont 5 ans ferme, assortie d’une amende de 45 600 000 francs CFA. La défense espère obtenir un allègement de cette sentence en mettant en avant la coopération du prévenu et son absence d’antécédents judiciaires.

Le verdict est attendu dans les prochains jours. Cette affaire met en lumière une gestion opaque des finances publiques et pose une fois de plus la question de la rigueur dans le contrôle des dépenses de l’État.

Affaire à suivre.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Views: 1

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page