jeudi 6 mars 2025

Niger : vers un contrôle accru des réseaux sociaux avec une nouvelle régulation

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Le gouvernement nigérien a récemment annoncé son intention d’encadrer plus strictement l’usage des réseaux sociaux, notamment WhatsApp et Facebook. Selon le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou, les groupes de discussion comptant 50 membres ou plus devront désormais obtenir une licence officielle pour fonctionner.

Une réponse à l’essor des réseaux sociaux au Niger

Le Niger compte 4,69 millions d’internautes et 611 100 utilisateurs de réseaux sociaux, selon DataReportal. WhatsApp et Facebook dominent le paysage numérique du pays, où l’usage des téléphones mobiles a permis une large diffusion de l’information. Toutefois, cet essor s’est accompagné d’une montée en flèche de la désinformation, particulièrement après le coup d’État de 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum.

Depuis lors, le pays est devenu un foyer de désinformation dans la région du Sahel. Des rumeurs infondées, des vidéos truquées et des enregistrements audio manipulés circulent massivement, contribuant à une instabilité politique persistante.

Un encadrement jugé nécessaire

Le ministre Raliou justifie cette nouvelle réglementation par la nécessité de soumettre ces groupes de discussion à un contrôle similaire à celui des associations publiques. « Lorsque des espaces numériques deviennent des lieux de débats politiques, d’activisme ou de commerce, ils doivent être régulés au même titre que toute autre entité publique », a-t-il déclaré lors d’une interview télévisée.

Il a également souligné les dérives potentielles des réseaux sociaux : certains utilisateurs en tirent des profits substantiels tandis que d’autres les exploitent pour diffuser des messages subversifs. « Ces plateformes sont devenues un outil lucratif pour certains et un instrument de déstabilisation pour d’autres », a-t-il averti.

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Une démarche inspirée d’autres pays africains

Le Niger ne serait pas le premier pays du continent à envisager une telle mesure. D’autres nations africaines ont déjà instauré des régulations similaires et le gouvernement nigérien affirme vouloir s’inspirer de ces expériences. « Nous réfléchissons avec nos partenaires pour adapter ces cadres réglementaires à notre propre contexte », a précisé le ministre.

Les détails de la réglementation n’ont pas encore été dévoilés, mais des annonces devraient être faites prochainement. Selon Raliou, les nouvelles règles viseront à garantir un usage responsable des plateformes numériques, sans pour autant restreindre la liberté d’expression.

Une controverse en perspective

Si certains saluent cette initiative comme un moyen efficace de lutter contre la désinformation et les abus, d’autres y voient une menace pour la liberté d’expression et un outil potentiel de censure gouvernementale. La mise en œuvre de cette régulation risque donc de susciter un vif débat au sein de la société nigérienne et au-delà.

Le défi pour les autorités sera de trouver un équilibre entre contrôle et respect des droits fondamentaux. Dans un pays où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la communication et l’engagement citoyen, cette mesure pourrait redéfinir le paysage numérique du Niger.

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