Fin du délai accordé, la défense à l’heure de vérité.
Alors que le délai de cinq jours accordé par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) expire dans 48 heures, l’attention se tourne une fois de plus vers Olivier Boko, Oswald Homeky et leurs coaccusés. Poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et fausse attestation », ils doivent se présenter avec de nouveaux avocats pour la reprise de leur procès. Cependant, tout porte à croire que ce délai, pourtant crucial pour débloquer la situation, pourrait aboutir à une nouvelle tentative de blocage orchestrée par la défense.
Un délai arraché dans une stratégie de report
Lors de l’audience du 23 janvier, Olivier Boko et ses coaccusés avaient sollicité quinze jours pour se constituer une nouvelle défense, invoquant des contraintes liées à leurs conditions de détention. Mais, conscient des tactiques dilatoires de la défense, le ministère public avait plaidé pour un délai plus court. Finalement, la cour a tranché en accordant cinq jours, fixant ainsi la reprise du procès au mardi 28 janvier.
Ce délai réduit illustre la volonté des juges de ne plus se laisser entraîner dans un cycle sans fin de manœuvres procédurales. Pourtant, à l’approche de cette échéance, une question demeure : la défense respectera-t-elle cette nouvelle échéance ou exploitera-t-elle ce laps de temps pour trouver un nouvel obstacle procédural ?
Un schéma devenu prévisible
Depuis l’instruction du dossier, marquée par des recours intempestifs (trois devant la Cour suprême et deux devant la Cour constitutionnelle), jusqu’à l’ouverture du procès, chaque audience a été l’occasion d’une nouvelle diversion de la défense. Contestation de la composition de la cour, demandes de déport du juge-président, désistement soudain des avocats : autant de manœuvres qui empêchent d’entamer les débats sur le fond des accusations.
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L’objectif semble évident : gagner du temps, bloquer les débats et maintenir un climat de tension autour de cette affaire, qui cristallise les passions. Bien que légalement admissible, cette stratégie commence à lasser, tant elle détourne l’attention des faits reprochés aux accusés.
Mardi : dernier sursis ou nouveau report ?
La date du 28 janvier pourrait marquer un tournant dans ce procès. Si les prévenus ne parviennent pas à constituer une nouvelle défense dans le délai imparti, la cour pourrait leur désigner d’office des avocats pour avancer dans les débats. Une perspective qui place la défense dans une position délicate : les prévenus oseront-ils prendre le risque de ne pas coopérer, au péril de leur latitude stratégique ?
Toutefois, les observateurs redoutent que la défense, fidèle à ses habitudes, ne ressorte une nouvelle objection ou une requête destinée à retarder encore le procès. Certains envisagent même la possibilité que les avocats démissionnaires réapparaissent à la dernière minute, avec de nouveaux griefs ou en arguant d’une prétendue impossibilité de préparer efficacement la défense.
Une justice à l’épreuve de la patience
Alors que la CRIET se prépare à reprendre les audiences mardi, l’opinion publique reste divisée. D’un côté, certains dénoncent une stratégie de la défense visant à décrédibiliser la justice béninoise. De l’autre, on interprète ces reports successifs comme une tentative des accusés de faire pression pour obtenir un traitement plus favorable.
Dans tous les cas, le 28 janvier s’annonce comme une journée décisive. Si les prévenus respectent leurs engagements, la cour pourra enfin entamer l’examen des charges. Dans le cas contraire, un nouvel épisode d’immobilisme viendra prolonger ce feuilleton judiciaire.
Une chose est certaine : ce procès est encore loin d’avoir livré tous ses secrets.
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