À Gaya, le Général Abdourahamane Tiani a encore ressorti sa vieille chanson : le Bénin nous menace, le Bénin complote, le Bénin ceci, le Bénin cela. Deux ans après son arrivée au pouvoir, le chef du CNSP semble plus obsédé par les frontières du sud que par les problèmes bien réels de son propre pays.
Les salaires en retard ? Les difficultés économiques ? Les défis sécuritaires à l’intérieur du Niger ? Silence radio.
Mais dès qu’il s’agit du Bénin, là, le Général devient bavard.
Un « scoop » déjà en ligne
Lors de sa sortie à Gaya, Tiani a évoqué avec gravité l’accostage à Cotonou du bâtiment amphibie Tonnerre, comme une information de renseignement ultra-confidentielle.
Sauf que… l’information circulait librement sur les réseaux sociaux depuis des jours.
Un secret d’État disponible sur Facebook : on aura tout vu.
Des menaces imaginaires
Le Général va plus loin : il laisse entendre que des « hommes et du matériel » auraient été redéployés au Bénin, sous-entendant une possible manœuvre hostile.
Mais aucune preuve, aucun fait concret. Rien. Ni redéploiement, ni présence militaire suspecte. Juste une rumeur montée en épingle pour nourrir un discours de peur.
Pendant ce temps, les vrais défis du Niger (la crise économique, les tensions sociales, l’isolement diplomatique) restent sans réponse.
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Pendant ce temps, ailleurs…
Au Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré déclare ouvertement que son armée coopère avec celle du Bénin. Et devinez quoi ? Aucun incident, aucune crise, aucune diatribe.
Preuve que le problème n’est pas la coopération régionale, mais bien la lecture paranoïaque qu’en fait Niamey.
Les priorités à l’envers
Pendant que Tiani surveille la frontière comme un faucon, les Nigériens attendent simplement de quoi vivre. Les salaires tardent, les services publics s’effritent, et la communication officielle se transforme en théâtre de diversion.
À défaut de résultats, on fabrique des menaces. À défaut de politique, on brandit la peur.
Le Général et son ombre
Tiani se rêve en stratège, mais agit comme un commentateur de rumeurs.
Il se dit protecteur de la souveraineté, mais passe son temps à dénoncer des ennemis imaginaires.
Un chef qui parle plus du Bénin que du Niger, c’est un chef qui a perdu le fil.
Alors, question du jour : Tiani est-il encore un général, ou déjà un conteur d’histoires ?
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