Au Tchad, la proposition d’un mandat présidentiel à vie pour Mahamat Idriss Déby Itno a mis le feu aux poudres à l’Assemblée nationale. Présentée comme une voie de stabilité par certains, cette idée est dénoncée par l’opposition comme un recul démocratique. La session parlementaire du 15 septembre a donné lieu à des échanges houleux et ravive le débat sur la pérennité du pouvoir au sommet de l’État.
Le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) a aussi vivement réagi à l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi constitutionnelle portant révision technique de la Constitution du 29 décembre 2023. Selon une déclaration rendue publique, le collectif s’oppose à une initiative jugée conçue pour consolider l’autorité de Mahamat Idriss Déby Itno.
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Pour le porte-parole du groupe, Max Kemkoye, une telle révision ne relève pas des prérogatives parlementaires. « Une proposition de loi ne peut porter sur la Constitution, cette compétence est réservée au gouvernement ou au président de la République », a-t-il martelé.
Le GCAP estime que la convocation du Congrès par le président de l’Assemblée nationale, ainsi que la création d’une Commission mixte paritaire, violent l’esprit et la lettre de la loi fondamentale en portant atteinte à l’indépendance des deux chambres.
Au-delà du débat juridique, l’opposition politique redoute une dérive autoritaire. Elle accuse le chef de l’État de vouloir transformer le Tchad en parti-État en concentrant entre ses mains le pouvoir politique, militaire et économique. « Cette réforme n’est pas faite pour la République, mais pour assurer la mainmise totale de Mahamat Idriss Déby Itno sur le pays », a affirmé le GCAP.
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