Le gouvernement sénégalais traverse une crise interne. Elle concerne le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Environnement, Abdourahmane Diouf. Cette semaine, les tensions ont atteint un nouveau sommet. Lors d’un rassemblement politique, le chef du gouvernement et leader du parti Pastef a accusé publiquement son ministre de pratiques de surfacturation présumées.
« Ce dernier faisait des surfacturations et des pratiques malsaines. C’est pour cette raison qu’on lui a fait changer de ministère, en attendant que les choses soient clarifiées », a déclaré Ousmane Sonko devant des milliers de partisans. Avant sa mutation, Abdourahmane Diouf était en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le Premier ministre a profité de cette tribune pour envoyer un avertissement à tous ses collaborateurs. « Nous poursuivons dans notre logique. Nous prônons la rupture et la bonne gouvernance. Tout dirigeant qui détourne sera fortement sanctionné », a-t-il lancé sous les acclamations de militants surexcités.
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Un conflit ouvert
Les désaccords entre les deux hommes remontent à plusieurs semaines. Abdourahmane Diouf, leader du parti Awalé et membre de la coalition « Diomaye Président », refuse systématiquement de mentionner le nom du Premier ministre dans ses discours. La semaine dernière, lors du quatrième anniversaire de son parti, il a affirmé ne répondre qu’au président de la République, Bassirou Diomaye Faye. « Awalé est un parti de générosité, et cette générosité, je la porte envers le président, qui comprend vite ce qu’on lui explique », a-t-il déclaré.
De retour de la COP au Brésil, le ministre a également défendu son parcours et ses valeurs personnelles tout en insistant sur l’éducation reçue au sein de sa famille. « Mon père était maître coranique et ma mère femme au foyer. Ma réussite académique et professionnelle relève du miracle, mais leurs valeurs m’ont guidé », a-t-il expliqué sur sa page Facebook.
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du président Diomaye Faye, contraint de trancher. Pour les militants, maintenir Abdourahmane Diouf en poste pourrait affaiblir Sonko et accentuer les rumeurs de désaccords profonds entre le président et son Premier ministre, notamment sur la justice et la gestion de la coalition présidentielle.
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