Sous une pluie battante, plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi après-midi dans les rues de Dakar pour réclamer « Justice pour les martyrs ». La marche, placée sous forte surveillance policière a pour but d’honorer la mémoire des victimes des répressions politiques qui ont endeuillé le Sénégal entre mars 2021 et février 2024.
Selon un collectif de journalistes et scientifiques, au moins 65 personnes, dont 51 tuées par balles, sont mortes lors de manifestations organisées par l’opposition d’alors. Des responsables aujourd’hui au pouvoir évoquent un bilan plus lourd, supérieur à 80 victimes. De nombreux jeunes ont également été blessés ou détenus dans des conditions jugées traumatisantes.
« La justice n’a toujours pas été rendue », déplore Serigne Saliou, manifestant présent au cortègeavant d’ajouter : « On a vécu beaucoup d’injustice : arrestations, tortures, assassinats… mais rien n’avance ». Laurent Ousmane Goudiaby s’interroge : « Qui les a tués ? Pourquoi les responsables n’ont-ils pas encore été identifiés ? »
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Les participants brandissaient des drapeaux vert-jaune-rouge et des pancartes sur lesquels étaient écrit : « Nous refusons le silence » ou « Réclamer justice pour que les auteurs répondent de leurs actes ».
Cette mobilisation intervient quelques semaines après l’annonce d’une enquête du ministère de la Justice. Malgré cette promesse, les familles de victimes et une partie de la majorité actuelle dénoncent la lenteur des procédures.
Une loi d’amnistie adoptée en mars 2024, en fin de mandat de l’ex-président Macky Sall, visait à apaiser les tensions. Mais en avril dernier, le Conseil constitutionnel a jugé ces crimes « imprescriptibles ». Ce qui ouvre la voie à de possibles poursuites.
Entre 2021 et 2024, des vidéos qui montraient des hommes armés en civil, accusés d’être des « nervis » liés au pouvoir, avaient déjà suscité l’indignation des défenseurs des droits humains.
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