Au Niger, la tension monte entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Ce vendredi 15 août 2025, les magistrats ont lancé une grève illimitée à l’appel du Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN), pour protester contre la radiation de deux de leurs membres par décret présidentiel. Cette mobilisation s’ajoute au mot d’ordre de débrayage lancé précédemment par le barreau pour dénoncer des atteintes à l’indépendance de la justice.
Les magistrats contestent la dissolution récente de cinq syndicats du secteur judiciaire par les autorités. Le garde des sceaux, de son côté, accuse ces organisations de nuire au bon fonctionnement du service public, tandis que les magistrats dénoncent une dérive autoritaire inédite.
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Les deux juges radiés en deux jours, Bagna Abdoul Nasser et Moussa Mahamadou, avaient respectivement signé le communiqué du SAMAN et l’appel à la grève illimitée, ce qui aurait motivé leur sanction.
Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexion sur le Sahel, estime que cet affrontement constitue « la première grande épreuve pour le régime militaire » depuis sa prise de pouvoir. Il souligne que la contestation dépasse le cadre judiciaire, avec plusieurs syndicats qui expriment leur solidarité et la possibilité d’un mouvement plus large.
La société civile se mobilise également. Ce 15 août, l’Union des étudiants des instituts, écoles professionnelles et techniques de Niamey a dénoncé la « prise en otage de la justice » et appelé les autorités à revenir sur les dissolutions et à réintégrer les magistrats radiés.
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