Le Niger replonge dans une controverse autour du traitement réservé aux journalistes. Ce lundi 8 septembre 2025, Ali Soumana, directeur du journal Le Courrier, a été placé en détention à la prison de Say, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Niamey. L’homme de presse est accusé de « diffamation » et de « complicité de diffusion électronique » après une plainte du Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine.
L’affaire remonte à un article publié fin août, dans lequel Le Courrier évoquait une affaire de fraude douanière liée à la commercialisation de cigarettes. Le papier pointait du doigt des irrégularités présumées impliquant des commerçants et certains agents de l’administration. La réaction des autorités a été immédiate.
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Ali Soumana n’en est pas à son premier démêlé avec la justice. En avril dernier, il avait déjà été arrêté pour diffamation après une plainte de l’ancien directeur général des douanes, avant de recouvrer la liberté au bout de quatre jours. Cette nouvelle arrestation confirme un climat de crispation entre pouvoir politique et presse indépendante.
Les organisations professionnelles n’ont pas tardé à réagir. L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) exprime sa « profonde préoccupation », tandis que la Maison de la presse de Niamey dénonce une « violation flagrante » de la loi sur la dépénalisation des délits de presse adoptée en 2010.
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