Le Sénégal a frappé un grand coup dans la lutte contre la cybercriminalité. El Hadj Babacar Dioum, plus connu sous le pseudonyme de Kocc Barma, administrateur du site pour adultes Babip@rno, a été arrêté la semaine dernière à Dakar.
L’homme de 38 ans est accusé d’être au cœur d’un réseau structuré de sextorsion impliquant des milliers de victimes, majoritairement des femmes sénégalaises.
Lors de son interpellation, les enquêteurs ont saisi un arsenal compromettant : une arme à feu, huit véhicules, une importante somme en espèces, ainsi que plusieurs serveurs et supports numériques contenant des centaines de vidéos à caractère intime. Certaines concernent des personnalités publiques (journalistes, avocates, influenceuses) filmées à leur insu.
L’affaire a éclaté après la plainte d’une jeune fille de 16 ans, victime d’un chantage sexuel. Sa grande sœur a déclenché l’alerte auprès des autorités, ce qui a permis à la police de remonter la trace numérique de Babip@rno. Selon les quotidiens Libération et L’Observateur, plus de 5 000 plaintes auraient été enregistrées depuis 2018 contre cette plateforme dont les flux financiers passaient par des circuits anonymes.
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Le site a été définitivement fermé. Les serveurs sont désormais sous le contrôle des forces de l’ordre sénégalaises. Des convocations ont été émises à l’endroit de l’épouse de Kocc Barma ainsi que de plusieurs de ses proches.
Ce scandale réactive les préoccupations liées à la sécurité numérique en Afrique. Une étude récente de KnowBe4 AFRICA indique que 58 % des Africains expriment désormais une inquiétude face aux risques de fraudes et d’atteintes à la vie privée en ligne, contre 29 % en 2023.
Deepfakes, vol de données personnelles et sextorsion deviennent les nouvelles menaces à surveiller. Pour de nombreux observateurs, cette affaire souligne l’urgence d’une régulation plus stricte des contenus en ligne et d’un renforcement des dispositifs de cybersécurité à l’échelle du continent.
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