Alors que l’Irlande traverse une grave crise du logement, un phénomène inquiétant s’installe dans l’ombre du marché locatif. Les propositions de logement contre services sexuels.
Cette pratique qui cible particulièrement les jeunes femmes, notamment les étudiantes internationales, gagne du terrain dans un contexte d’offre immobilière extrêmement tendue.
Darling Duran, une jeune Bolivienne venue apprendre l’anglais à Dublin, a rapidement découvert les dérives du système. En répondant à une annonce pour une chambre à 700 euros, elle réalise que le logement promis n’est autre que la chambre du propriétaire, censée être « libre la nuit » pendant ses heures de travail.
Une ambiguïté révélatrice d’un stratagème sexuel à peine voilé. « Moi, j’ai besoin d’un endroit où je me sens en sécurité », témoigne-t-elle, encore marquée par cette expérience.
Ces propositions n’apparaissent jamais clairement dans les annonces. Mais dès qu’une femme manifeste son intérêt, les intentions se dévoilent. Faute de documents fiables (références locatives, revenus stables), beaucoup d’étudiantes internationales ne peuvent passer par des agences classiques. Elles se tournent donc vers les réseaux sociaux, devenus un terrain propice aux abus.
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« Sur Facebook, certaines personnes essaient d’en profiter. Et comme on n’a pas le choix, on accepte parfois des colocations précaires, entassées dans une chambre à cinq, hommes et femmes confondus », déplore Darling. Certaines, comme son amie, sont même contraintes de fuir en pleine nuit après des tentatives d’agression de la part de leur logeur.
D’après une enquête du Conseil irlandais des étudiants internationaux, 5 % des étudiantes étrangères affirment avoir reçu ou été témoins d’une proposition sexuelle en échange d’un loyer. Un chiffre alarmant, qui ne reflète sans doute qu’une infime part des cas réels. « C’est la partie visible de l’iceberg », souligne Brian Hearne, représentant du Conseil.
Face à ce fléau, le gouvernement irlandais envisage de durcir la législation. Le ministre de la Justice, Jim O’Callaghan, a annoncé que ces offres pourraient bientôt être considérées comme des infractions pénales spécifiques.
En attendant une réponse légale, des centaines de jeunes femmes continuent de naviguer dans un marché locatif prédateur, où leur précarité devient une marchandise.
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