Longtemps, Accra avait nié tout lien entre l’accueil de migrants expulsés des États-Unis et des avantages diplomatiques. Mais cette version officielle vient de s’effondrer.
Dans une interview accordée à la chaîne TV3 Ghana, le ministre ghanéen des affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a reconnu que la levée des restrictions de visas par Washington était bel et bien conditionnée à un accord migratoire.
Selon les propos du ministre, la partie américaine aurait clairement établi un lien entre les avantages commerciaux et consulaires et la gestion des expulsions de détenus des centres de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement).
« Vous voulez que nous revenions sur les droits de douane de 15 %. Nous avons aussi un problème d’immigration, avec des étrangers détenus dans nos centres. Nous voulons que vous nous aidiez à gérer ce problème », aurait indiqué la délégation américaine, selon Ablakwa.
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Le Ghana, après consultation du président Mahama et du cabinet, aurait accepté d’accueillir un premier groupe de quatorze migrants, majoritairement Ouest-Africains — Nigérians, Gambiens et Ghanéens.
Le ministre a toutefois précisé que ce choix respectait les principes de libre circulation déjà en vigueur dans l’espace CEDEAO. « Nous n’avons pas accepté de Vénézuéliens ou de Mexicains, seulement des Ouest-Africains pouvant circuler librement dans la région », a-t-il précisé.
Cette justification, qui mise sur la cohérence sous-régionale, ne dissipe pas pour autant les doutes. En admettant un troc implicite entre visas et expulsions, le Ghana expose sa diplomatie à des critiques sur sa souveraineté et sa dépendance aux concessions étrangères.
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