Il est revenu. Sébastien Lecornu, celui qui avait claqué la porte de Matignon en vingt-quatre heures après l’annonce de son gouvernement, reprend du service. Emmanuel Macron l’a rappelé vendredi, malgré les mises en garde, les défections et les appels à « partager le pouvoir ». À 38 ans, le ministre devenu Premier ministre incarne plus que jamais la fidélité absolue à un président en quête de stabilité perdue.
Le décor est celui d’une majorité éclatée, d’une France lassée et d’une Assemblée prête à censurer. Le « socle commun » d’hier s’est effondré, les alliances s’effritent, et les chefs de parti se renvoient la responsabilité d’une impasse politique. Pourtant, Macron persiste. Il croit en une « plateforme de stabilité », une formule qui sonne comme un dernier pari avant la chute.
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Sébastien Lecornu, présenté comme un « moine soldat », doit désormais négocier avec les socialistes pour sauver le budget et repousser la censure. Mais le PS ne veut rien d’un gouvernement qui maintiendrait la réforme des retraites. La ligne rouge est fixée : pas de confiance sans suspension.
Autour d’eux, le théâtre politique s’anime. Bruno Retailleau refuse toute cohabitation, Édouard Philippe appelle à la démission du président, Marine Le Pen parade au milieu des pompiers. Le pouvoir se réponde, le pays observe.
Ce retour de Sébastien Lecornu à Matignon n’a rien d’un nouveau départ. C’est une tentative de survie, un pari sur la fidélité dans un monde politique fracturé. Si le budget passe, Emmanuel Macron gagnera du temps.
S’il tombe, ce sera la fin d’un cycle. Dans tous les cas, l’histoire retiendra que, jusqu’au bout, le président aura voulu gouverner avec les siens, contre tous les autres.
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