À cinq mois des élections législatives du 11 janvier 2026, l’interprétation du nouveau code électoral continue de susciter de vifs débats. En cause, la disposition qui impose à chaque parti politique de recueillir au moins 20 % des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription électorale pour prétendre à un siège à l’Assemblée nationale.
Si aucun parti n’atteint ce seuil, que prévoit la loi ? L’opposition redoute un vide parlementaire, voire un blocage institutionnel. Des voix s’élèvent pour dénoncer un risque de Parlement monocolore, voire une manœuvre pour prolonger l’actuelle législature dominée par la mouvance présidentielle.
Cependant, interpellé sur le sujet, le président Patrice Talon s’est voulu rassurant. Face à la jeunesse béninoise réunie à Cotonou, il a déclaré que « l’impasse est impossible ». Il a précisé que si aucun parti ou coalition ne franchit la barre des 20 %, la Cour constitutionnelle, compétente en matière de contentieux électoral, sera saisie pour adapter les critères et permettre la répartition des sièges.
LIRE AUSSI : Jeux Africains Scolaires 2025 : le Bénin décroche le bronze en escrime à l’épée par équipes
Le chef de l’État a défendu le principe d’un seuil élevé comme un levier de consolidation démocratique. « Je veux vous forcer à travailler ensemble », a-t-il martelé. A ses dires, cette réforme vise à favoriser les alliances et la discipline de parti. Le code prévoit d’ailleurs une clause d’ouverture. Les partis ayant obtenu au moins 10 % au plan national peuvent former une coalition parlementaire, à condition de l’avoir déclaré avant le scrutin auprès de la CENA.
Pour Patrice Talon, l’exigence de seuil oblige les acteurs à dépasser les logiques de clans. « Si on touche à ça, les partis vont exploser », a-t-il averti. Dans tous les cas, le dernier mot reviendra à la Cour constitutionnelle. Elle pourrait, en cas de blocage, lever les obstacles juridiques pour préserver la stabilité institutionnelle.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
